Le Maroc a déclaré un boycott total des entreprises et produits suédois alors que des investissements importants ont été arrêtés. Le monarque alaouite a mis sur une liste rouge la Suède qui s'apprête à reconnaitre la République sahraouie. Pour faire revenir le gouvernement suédois sur ses intentions, notre ami le roi a décidé de lui mener une «guerre diplomatique» d'un certain genre. «En l'espace d'une semaine, le Maroc a arrêté les investissements importants d'IKA dans le pays, et Volvo a vu également la fermeture de son magasin à Casablanca et son enseigne remplacée par le drapeau marocain. Le Maroc a aussi déclaré un boycott total des entreprises et produits suédois...», a écrit la présidente d'Emmaüs Stockholm, Julia Finér dans une tribune publiée le 5 octobre dans le quotidien suédois, Svenska Dagbladet. Dans quel but? «Tout pour pousser le gouvernement suédois à retirer son examen et son ambition de reconnaître le Sahara occidental» souligne-t-elle. Un chantage qui porte l'empreinte de Mohammed VI qui a juré sur tous les saints de ne pas «céder un pouce du Sahara occidental et de faire de celui qui soutient la cause sahraouie un ennemi notoire du royaume. Stockholm en fait les frais aujourd'hui. «Les actions menées par le Maroc ne sont rien de plus que du chantage pur et simple», fait remarquer la militante, nordique, contre la pauvreté et l'exclusion qui dénonce le «coup de bluff» de notre voisin de l'Ouest. «A travers des ressources économiques militaires et politiques qui dépassent largement celles du Sahara occidental, le Maroc fait étalage, veut faire étalage de sa force et veut museler la Suède», fait-elle observer. «Cela est une intensification destructrice d'un conflit déjà tendu. L'UE et la Suède devraient se positionner clairement contre un tel chantage», conseille la présidente d'Emmaüs Stockholm qui n'a pas manqué de mettre en exergue la position ambigüe de l'Union européenne. «A un moment, l'UE critique l'occupation, pour ensuite récompenser la puissance occupante avec des accords préférentiels en matière de pêche et d'agriculture. Les gouvernements suédois ont depuis longtemps critiqué cette ambiguïté en votant «non» à plusieurs accords de commerce avec le Maroc», précise-t-elle tout en encourageant le gouvernement de son pays à concrétiser sa reconnaissance de la République sahraouie. «Maintenant que le gouvernement a choisi d'entamer un examen de la politique suédoise relative au Sahara occidental, nous sommes nombreux à penser que nous nous approchons d'une décision relative à une reconnaissance de la part du gouvernement», a confié Mme Julia Finér non sans décrire la férocité qui caractérise l'occupation marocaine. «Les détentions arbitraires, les disparitions, le meurtre, la torture et le viol sont des outils que le Maroc utilise pour maintenir l'occupation», a-t-elle rappelé. Une raison qui a déterminé les partis du gouvernementsuédois qui ont une longue tradition de lutte pour le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes à se positionner en faveur de l'indépendance du Sahara occidental. «Cette occupation agressive est la raison pour laquelle il y a, en principe, dans la politique suédoise, un consensus total que cette occupation doit être arrêtée et que le pays qui, selon l'ONU, est la dernière colonie d'Afrique, doit avoir sa liberté», a asséné la présidente d'Emmaüs Stockholm. Un message qui ne manquera pas de désarçonner un pouvoir marocain aux abois sur la question sahraouie.