Le secretaire général du FLN, Amar Saâdani, qui tenait, hier, samedi, au Centre des conventions d'Oran, un meeting avec les élus de l'Ouest et du Sud-Ouest de son parti, a attendu la fin de son intervention pour se "lâcher". Non pas par rapport aux refus qu'il a essuyés des autres partis politiques à sa proposition de créer "un front présidentiel" élargi, mais pour cibler l'ancien ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia. Et c'est par une charge virulente qu'il s'en prendra à ce dernier en des termes à peine voilés et faisant référence aux dernières déclarations d'Ould Kablia faites à un journal électronique, disant textuellement au sujet du président de la République que "la démocratie n'était pas sa culture". Et c'est clairement en réponse à cela que le SG du FLN fera cette sortie tonitruante. L'argumentaire utilisé par l'orateur pour accabler Ould Kablia a été l'évocation d'une instruction portant le sceau de l'ancien ministre de l'Intérieur. L'instruction relative au code communal et de wilaya pour la désignation des présidents des Assemblées populaires communales a été décriée par Saâdani, qui sera fortement applaudi lorsqu'il déclarera qu'"elle doit être abrogée, annulée !". Auparavant, dans un discours inhabituellement court, qui ne dépassera pas les 20 minutes, le patron du FLN a évoqué les droits et devoirs des élus, mettant en relief la nécessité d'œuvrer pour le bien de la population. Dans la perspective des prochaines désignations des candidats aux postes de sénateur, le SG du FLN livrera ses recommandations pour ne pas dire ses règles : "Les élus doivent être au service du peuple et ils doivent savoir qu'ils sont les représentants d'un parti noble et propre." Là, il fustigera ceux qui, "moyennant la chkara" ou "qui payent 5 millions pour se faire élire", ou encore ceux qui "une fois élus, font des affaires et oublient leurs devoirs. Il faut déchirer la chkara", ajoutera l'orateur. Dans la salle, l'on a senti presque comme un flottement, d'autant que le SG du FLN, toujours dans ce cadre, parlera de transparence, ajoutant que la justice devait prendre ses responsabilités. Anticipant les remous et batailles internes et habituelles au FLN, pour ces élections sénatoriales, il exigera de la transparence, rappelant le règlement intérieur de son parti et appelant à l'union derrière "celui qui sera élu". Et c'est dans une cohue indescriptible que Saâdani quittera la salle du CCO, au terme de son discours, fuyant les questions des journalistes bousculés, notamment lorsqu'il lui sera demandé une réaction aux menaces de Madani Mezrag visant Bouteflika. De même, il n'aura aucune réaction à formuler sur les autres actualités de ces dernières semaines, que ce soit sur le patron du groupe Cevital ou l'arrestation de certains généraux. En revanche, c'est un Saâdani qui trouvera du temps pour se livrer au jeu des selfies avec une foule d'admirateurs, et ce, dans une pagaille indescriptible. D. L.