Des dizaines de sans-emploi ont exprimé leur inquiétude Dans cette foule curieuse on entend des commentaires du genre: «Ils se cassent la tête, ils ne peuvent rien changer...» Les chômeurs ont battu le pavé hier. Le regroupement a vu la participation de Tahar Belabbès, le porte-parole du Comité national de défense des droits des chômeurs (Cnddc), Ils se sont rassemblés à 10 heures sur la place publique du centre-ville de Bouira. Des dizaines de sans-emploi ont exprimé leur inquiétude en scandant des appels aux pouvoirs publics pour exiger de l'emploi. Dans son allocution, le coordinateur national s'en prendra aux responsables qui n'honorent pas leurs engagements. Il dira: «Les formules mises en place sont de la poudre aux yeux''. 'Tous leurs décrets et décisions sont restés lettre morte. Rien ne s'est jamais concrétisé. Le meilleur exemple en est le programme du président de la République qui promettait 3 millions de postes de travail ce qui ne s'est jamais concrétisé sur le terrain.» Abondant dans le même sens, un autre intervenant dira: «Seul l'emploi permet une vie décente. Les formules provisoires ne font que retarder l'échéance»? confiera ce participant. Un autre, plus excédé, nous affirmera: «Les recrutements, quand il y en a se font dans l'opacité totale. Le clientélisme et béni amiss sont une règle». S'agissant de cette faible mobilisation, l'invité de la wilaya l'imputera à la peur qui a fini par prendre place dans les rangs de la société. «Les gens ont peur de revendiquer leurs droits», s'est-il désolé. Un fait est à signaler. A chaque rassemblement au niveau de cette place et quel que soit le motif, la majorité silencieuse qui se regroupe autour de la place des Martyrs est toujours plus compacte pour les participants. Dans cette foule curieuse on entend des commentaires du genre: «Ils se cassent la tête, ils ne peuvent rien changer...» Cette manière de faire a toujours nui à toute action de rue. Au-delà du nombre qui reste faible, la protestation d'hier marque le retour du recours à la voie publique pour faire entendre les doléances. Un important dispositif de sécurité était visible dès la matinée sur et autour de la place des Martyrs. La manifestation s'est dispersée, à la mi journée, dans le calme.