Le ministre de l'Energie a exclu toute idée d'une réduction de la production par l'Opep. Les prix de l'or noir ne baisseront pas au-dessous de 30 dollars durant l'année 2005, a prédit hier, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. «Les prix qui se sont stabilisés ces dernières semaines, en raison du retrait des spéculateurs, devraient continuer à baisser tout en restant au-dessus de la barre des 30 dollars durant l'année prochaine», a rassuré le ministre. S'exprimant face à des journalistes en marge de la signature du contrat sur la modernisation d'une installation gazière en Algérie (lire encadré), le ministre a précisé que grâce à ce maintien des prix du pétrole, les grands chantiers lancés en Algérie pourront bénéficier davantage de fonds alloués par l'Etat, notamment les secteurs du bâtiment et des travaux publics. Les prévisions «optimistes» de Chakib Khelil sont notamment motivées par une relative faiblesse des stocks et une demande qui sera «très forte» durant le premier trimestre de l'année 2005, mais qui va décliner, selon lui, au deuxième trimestre de la même année. Cette perspective fera que les prix, actuellement à leur plus haut niveau, vont baisser pour atteindre la barre des 30 dollars. Khelil a également souligné que la tendance baissière des prix est liée à la situation politique dans les pays producteurs, notamment la guerre en Irak. «Si les tensions géopolitiques s'apaisent, les prix vont nécessairement connaître une chute.» Le dernier record de la flambée des prix remonte au 25 octobre dernier, quand le brut a franchi la barre des 55,67 dollars. Par ailleurs, le ministre de l'Energie et des Mines a exclu toute idée d'une réduction de la production par l'Opep. «Une baisse de production va entraîner une flambée des prix à des niveaux inacceptables qui ne seront dans l'intérêt ni des producteurs ni des consommateurs''. Aussi, a-t-il assuré, l'apprivoisement du marché pétrolier se maintiendra au même rythme. «L'Opep va continuer dans ses tentatives de stabiliser le marché pétrolier en maintenant sa production inchangée jusqu'à ce que survienne une augmentation des stocks et un surplus de capacité de production.» Il y a quelques jours, les experts ont craint, en effet, que l'Opep réduise sa production en décembre prochain, pour aller dans le sens d'une proposition iranienne. M.Khelil a rappelé la position de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole qui s'est donné comme objectif la stabilité du marché. «On va continuer à le faire à travers le soutien de la production jusqu'à ce qu'il y ait des signes clairs sur les niveaux des stocks», a-t-il souligné. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole produit actuellement entre 30 et 32 millions de barils/jour. Une capacité que les pays de l'Opep ne peuvent dépasser, a indiqué le ministre, soulignant que «le surplus de capacité, estimé entre 4 et 5 millions de barils/jour, n'existe ni chez les pays de l'Opep ni ailleurs».