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Indifférence ou laxisme des autorités?
PROLIFERATION DES CONSTRUCTIONS ILLICITES À ANNABA
Publié dans L'Expression le 21 - 10 - 2015


Toute assiette foncière libre est squattée
Règles d'architecture et d'urbanisme transgressées à Annaba où la loi de la banalité s'érige en modèle absurde. L'indifférence, le laxisme des pouvoirs publics et parfois la corruption sont les raisons de la prolifération des constructions illicites qui défigurent la quatrième ville du pays.
C'est le cas de le dire dans cette wilaya où les constructions illicites après le recasement de leurs occupants et leur démolition, renaissent de leurs cendres en toute impunité. Le silence des pouvoirs locaux face à ce phénomène suscite non seulement la colère de la population annabie, mais surtout moult questions. «La situation est devenue insoutenable, voire même scandaleuse, quand on sait que les textes de loi ne sont pas appliqués par les parties chargées de la lutte contre ce phénomène défigurant la ville», nous dira un bon nombre d'habitants de Annaba. «Nous demandons l'intervention de l'Etat, car nous savons que des responsables, de par leur silence, laxisme et même leur contribution sont derrière la prolifération des constructions illicites», ont martelé plusieurs personnes apostrophées sur ce cas de figure.
Annaba était réputée par son seul et unique bidonville «Bouhamra». Aujourd'hui, elle en compte plus d'une dizaine. Implantés pour la plupart à El Bouni, Sidi Amar et le chef-lieu de la commune d'Annaba. Les occupants de ces bidonvilles sont à 90% des familles et mères célibataires; pour les unes venues s'enrichir par le biais du logement social qu'elles revendent, pour les autres, exerçant la prostitution. Celles-ci ont atterri à Annaba, et ont élu domicile dans l'un des bidonvilles de cette wilaya, transformée volontairement en eldorado pour les chasseurs de fortune. Les habitants se demandent aujourd'hui qui est capable de faire face à cet exode dû à la menace terroriste, il y a 20 ans En effet, c'est le cas de le dire pour certaines zones éloignées du pays. La notoriété de la sécurité et la stabilité de la wilaya d'Annaba, durant la décennie noire, a fait en sorte que les habitants subissant les affres du terrorisme dans leurs douars, dechras et mêmes certaines grandes villes du pays, viennent élire domicile à Annaba, qualifiée à cette époque de «Annaba la Suisse». Ainsi, l'exode avait été justifié, il y a quelques années par l'insécurité qui avait caractérisé le pays durant les années 1980/1990. Mais notons que les familles qui avaient à l'époque, fui sous la menace terroriste, vers Annaba, sont pour la plupart rentrées chez-elles. Celles restées, se sont accommodées avec le mot «social». Depuis, les constructions illicites ont proliféré à la vitesse de l'éclair. Entre 1990 et 1998, lancement du premier programme de logement social à Annaba, plus de 30.000 unités sociales avaient été réalisées pour la résorption de 16.000 baraquements et les habitations précaires, à l'image de celles de la vieille-ville, la cité Ausas, Bormet El Guez entre autres anciens quartiers. Malheureusement, ce segment n'est pas parvenu à éradiquer ce phénomène en constante augmentation depuis.
Tentant de contrecarrer le phénomène des constructions illicites, l'Etat se lance dans une course contre l'implantation de baraquements aussi bien à Annaba qu'à travers le territoire national. Se prononçant sur la question, le ministre de l'Habitat avait fait savoir que le recensement de 2009 a montré qu'il existe 37.000 logements précaires à travers le territoire national. Comment cela, pourrait-il être possible, si entre 2005 et 2010, la wilaya d'Annaba, ne comptait que 16.000 baraquements avec, 18% de vieux bâti menaçant ruine, englobant les vieux quartiers de la ville d'Annaba? Voilà que la wilaya d'Annaba détient la palme d'or en matière de constructions illicites et précaires, dont, les 65% sont occupés par des gens, venus hors wilaya, en quête d'un logement.
Si les programmes quinquennaux 2005/2009 et 2010/2014, ne sont pas parvenus à faire face à cette frénésie du logement social, comment le dispositif de ce recensement parviendrait-il à contrecarrer la situation? Le nombre de constructions illicites a triplé. Toute assiette foncière libre est squattée par ceux attirés par cette grande métropole. Ils viennent ou sont venus des wilayas limitrophes, Guelma, Souk Ahras, Tébessa, Azzaba et même M'sila entre autres wilayas. Une situation opportune tant pour, la mafia du logement que pour les représentants de «comités de quartiers» avec la complicité de certains responsables pour faire du secteur de l'habitat un marché juteux. De plus, la situation est aggravée par un laxisme et une indifférence jamais égalées.
La mafia du logement social
Le secteur du logement social à Annaba est devenu le filon préféré de la mafia. Il est régi, en l'absence d'une politique de contrôle rigoureux, par la «mahsoubia», la corruption, mais surtout l'abus de pouvoir. Des facteurs forts contribuent à l'anarchie imposée volontairement dans ce secteur sensible. Il n'y a qu'à faire une petite virée dans les cités du nouveau pôle urbain d'El Bouni pour constater que la majorité des bénéficiaires de logements sociaux n'a pas le statut d'ayant droit ou avait déjà bénéficié dans le passé d'un logement, qu'elle a cédé contre des centaines de millions pour revenir à la case départ et postuler pour un autre logement.
Qui est chargé de la vérification de l'identification du demandeur? se demande-t-on. Or, chacun des acteurs en charge de cette opération lance la balle dans le camp de l'autre. Sont-ce les daïras avec leurs services, dits «commissions», les comités de quartiers ou bien les grands patrons qui interviennent par téléphone? Ces derniers sont intouchables de par leurs postes dans les rangs du gouvernement. Dans ce dernier cas de figure, on citera celui d'une personnalité connue à Annaba... à raison de 800.000 DA l'appartement, des dizaines d'arrêtés avaient été signés dans les coulisses de la wilaya d'Annaba... Une affaire qui avait fait, à l'époque, tache d'huile mais avait été étouffée en dépit des dénonciations apportées par les ayants droit parmi les demandeurs de logements. Face à cette opacité dans la gestion du secteur de l'habitat, il est plus que nécessaire d'interpeller les représentants de l'Etat, quant à la mise en oeuvre de nouveaux mécanismes pour renforcer la transparence et l'équité dans la distribution des logements. Le ministre de l'Habitat, M.Abdelmadjid Tebboune, faisant partie de la délégation ministérielle qui, en février 2014, accompagnait le Premier ministre Abdelmalek Sellal, en visite d'inspection à Annaba, avait parlé de la finalisation du fichier national du logement. Ce dernier selon M.Tebboune, doit servir au recensement de la distribution de logements à travers l'ensemble du territoire national sur les deux dernières décennies. Or, à Annaba, le cas est tout autre. plus de 35% des logements attribués dans le cadre du social ont été vendus au su et au vu de tous, dans les agences immobilières. Leurs bénéficiaires ont, soit reconstruit de façon illicite, soit ils sont repartis dans leurs wilayas en emportant plus de 250.000 millions de DA. Ainsi, s'interroge-t-on sur la fiabilité de ce fichier, jusqu'à présent resté sans suite. L'attribution du logement à Annaba, a, connu une autre tournure, depuis cette visite, suite à la déclaration du Premier ministre qui, avait dit: «Priorité absolue au logement». Une déclaration qui est intervenue comme un feu vert à cet effet, à savoir que chacun a droit à un logement social, loin dudit fichier national, comme précisé dans les propos du ministre de tutelle. A Annaba, 80% des occupants et pré-occupants des mêmes bidonvilles ainsi que ceux des habitations précaires de la vieille-ville, venus squatter les habitations menaçant ruines ou totalement en ruine continuent de bénéficier de logements sociaux. Quant à ceux des vieux quartiers d'Annaba dont les dossiers remontent aux années 1970 et 1980, ils attendent en silence! La plupart de ces derniers demandeurs sont décédés sans connaître les bienfaits d'une vie décente, alors que les occupants des constructions illicites décrochent un logement au bout de 2 à 3 années d'attente. S'interroge-t-on sur les dessous de cette politique du deux poids, deux mesures.
Le fichier national du logement comme parade
C'est ce qu'avait déclaré le ministre de tutelle en marge de la visite du Premier ministre Sellal à Annaba. «Nous avons envoyé une circulaire à toutes les wilayas pour qu'aucun recasement ne se fasse sans passer par le fichier national du logement.» Le fichier dont il est question a été établi, selon le ministre, sur la base des données concernant les attributions des logements qui se sont faites sur les 20 dernières années. Ce fichier national est-il en mesure de désamorcer la bombe du logement, du moins à Annaba où les données changent à chaque exode et où un recensement beaucoup plus exhaustif et l'établissement d'une cartographie ne semblent pas possibles, dans cette wilaya qui, des années durant abandonnée, échappe à tout contrôle?
«L'industrie» du logement, c'est ainsi qu'est qualifié le secteur de l'habitat dans la wilaya d'Annaba, ce qui a fait que cette ville cosmopolite par excellence, subissait le flux de citoyens venus des 48 wilayas à la chasse de fortunes que représente ce secteur. A l'origine de cette amère réalité, l'ambitieux programme de l'habitat retenu pour cette wilaya où la magouille règne en maîtresse de la gestion, notamment avec la création de la nouvelle ville de Draâ Errich, dans la daïra de Berrahal. Le plan d'action du gouvernement pour la mise en oeuvre du programme du président de la République, prévoit la réalisation de 1,6 million de logements tous types confondus durant le quinquennat 2015-2019, dont un quota de 50.000 unités pour Annaba. Ce nouveau pôle urbain devra être constitué de milliers de logements, tous modes d'acquisition confondus (social, promotionnel, Aadl, locatif). Et dire que, rien que pour le quinquennat 2010/2014, et pour les demandeurs et la résorption de l'habitat précaire quelque 9846 logements publics locatifs (LPL) sur un programme de 29.700 logements, relevant uniquement de l'Opgi, sont venus booster la multitude de chantiers à Annaba. Aujourd'hui, les besoins sont immenses. Ils se sont accumulés des années durant, de par l'opacité dans la gestion de ce secteur. C'est pourquoi le nouveau locataire de la wilaya d'Annaba, se doit de relever la cadence pour satisfaire le maximum de demandeurs.
Résoudre l'épineuse équation du logement à Annaba, passe par l'extension de cette dernière. Depuis la cité du 1er- Mai à la cité Chabia, en passant par la localité de Kherraza et Oued Zied (commune d'El-Bouni), ou celle de Kalitoussa (Berrahal), Annaba, wilaya tentaculaire, compte, quelque 5720 logements en cours de réalisation. Le choix de ces sites pour loger les demandeurs est devenu incontournable en raison de la saturation du portefeuille foncier du chef-lieu de wilaya, d'où le recours aux autres communes, telles Aïn Berda, Sidi Amar, El Bouni, Treat, Berrahal, Chetaïbi. En dépit des nombreuses opérations d'attribution de logements publics locatifs (LPL) dans le cadre des recasements, résorption de l'habitat précaire et au profit des postulants. La wilaya poursuivra la réalisation de programmes de logements publics sociaux, de logements urbains promotionnels, d'habitat rural aidé, de location-vente et de logements promotionnels publics. Des programmes multipliés pour répondre à l'ensemble des candidats dits éligibles, notamment. Il faut admettre que, depuis l'indépendance, la wilaya d'Annaba n'a jamais connu un aussi important nombre de logements attribués et occupés que lors de ces cinq dernières années, notamment l'année 2011. Des logements dont ont bénéficié des non-ayants droits, pendant que les personnes méritantes, attendent pour les unes depuis 30 ans et pour les autres 50 ans, ce droit reconnu par la Constitution. Malgré leur situation précaire, elles sont plus enclines à la retenue. Elles sont aux antipodes de ceux qui implantent n'importe où et n'importe comment des constructions illicites bafouant toutes règles d'architecture et d'urbanisation. En fait, ces prétendus ayants droit font le plus de bruit, voire du grabuge par le recours à la fermeture des routes, créant ainsi un climat de psychose tant autour d'eux que sur les autorités locales.


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