Les citoyens n'arrivaient guère à croire que pareil acte se soit produit chez eux. la bête immonde a encore frappé, hier vers midi, en Kabylie. Une nouvelle fois, des convoyeurs de fonds sont tombés dans un guet-apens tendu par les terroristes du côté du lieu-dit Acif Ou Serdoune, sur la route menant d'Azazga à Bouzeguène. Alors que la voiture assurant le transport de fonds, une 505, amorçait l'entrée du petit pont et avant qu'elle n'aborde le virage qui continue ce tronçon routier, un engin artisanal explose et des tirs à l'arme de guerre et automatique arrosent le véhicule. Les convoyeurs enregistrent la mort de l'un d'eux et des blessures chez le second. Les assaillants ont pris le temps de ramasser l'argent contenu dans le véhicule ; on parle d'une somme de 150 millions de centimes. Alertées, les forces de l'ordre et des unités de l'ANP, stationnées près d'Azazga, se sont immédiatement portées sur les lieux et ont procédé au bouclage de tout le périmètre. Après l'opération de recherche déclenchée, des sources affirment que cinq suspects auraient été arrêtés. Aucune confirmation n'a pu être obtenue quant à cette information. Il faut dire que Bouzeguène, généralement calme et sereine, était, hier, sous le coup de cette tragique nouvelle. Les citoyens n'arrivaient guère à croire que pareil acte se soit produit chez eux. Plusieurs observateurs parlent de banditisme, pour eux les terroristes du Gspc ont carrément fait jonction avec les bandes de brigands du Gspc et, depuis, procèdent à ce genre d'actions. La Kabylie, hélas, n'est pas au premier véhicule de transport de fonds visé. Après le guet-apens près de Larbaâ Nath Irathen d'abord, où trois convoyeurs ont perdu la vie et la somme de plus de 450 millions de centimes dérobe. Puis au lieu-dit Tissirt N'cheikh près d'Aït Ahmed à Aïn El Hammam où là encore, des bombes artisanales ont ciblé les transporteurs de fonds, plusieurs millions de centimes et des euros ont été volés. A Assi Youcef, et le 6 octobre 2004, le fourgon d'Algérie Poste assurant le transport de fonds a été attaqué, 245 millions de centimes ont disparu. Sans compter les hold-up des agences bancaires de la Nouvelle Ville de Tizi Ouzou et celui plus sanguinaire de l'agence BDL à Azazga, ainsi que le coup ayant visé et les agences postales et les petites recettes de distribution. Récemment, les terroristes ont même osé «opérer» en plein centre-ville à Fréha, quand ils s'en étaient pris au bureau de poste de cette ville. Une chose est certaine, c'est que ces attaques, qui visent particulièrement les transports de fonds, semblent le fait de gens avides d'amasser de grosses sommes. Si au moins la vie des convoyeurs n'était pas en jeu ! Mais il semble urgent pour les autorités concernées de réagir pour mettre le holà à ce genre d'actions. La Kabylie a trop longtemps souffert pour accepter de regarder en spectateur se dérouler chez elle des actions dignes des bandits de Chicago.