Le secrétaire général du FLN voit grand L'empoignade avec son «allié stratégique», Ahmed Ouyahia, se poursuit. Saâdani est revenu longuement sur les objectifs de son initiative, qu'il compte lancer d'ici la semaine prochaine. Un projet sur lequel le secrétaire général du FLN, insiste sans convaincre grand monde depuis sa réapparition sur la scène politique après une éclipse de plus de trois mois. Dans un exercice d'apparat, Amar Saâdani a réuni pas moins de 10 ministres du gouvernement Sellal, le chef du cabinet du Premier ministre, recrutés comme membres du comité central à l'issue du Xe congrès. Autour de la table sont également présents, les vice-présidents de l'APN, y compris Tliba Baha Eddine et d'autres P-DG d'entreprises publiques, pour dit-il «discuter et enrichir son initiative». L'initiative politique nationale pour le progrès dans la cohésion et la stabilité «vise à resserrer les rangs, rapprocher les visions et unifier les positions pour faire face à la crise», a indiqué Amar Saâdani lors de son allocution à l'ouverture de la réunion de l'instance de coordination du parti chargée d'enrichir la mouture de son initiative. Outre qu'elle est imaginée pour aider le régime à dépasser la tempête qui s'annonce à l'horizon suite à la crise économique induite par la chute brutale et durable des cours du pétrole, Amar Saâdani veut donner à son front balisé la dimension d'«un cadre de réflexion et de débat national». «Les universitaires sont aussi invités à débattre et enrichir son initiative.» Sachant pertinemment que l'adhésion à son front sera limitée aux organisations de masse et une myriade de micropartis, il continue à faire appel à l'opposition qu'il fustige au passage. Laquelle selon lui «est loin de se poser comme alternative au pouvoir en place». Dans ce contexte, il dira qu' «il s'agit aussi de protéger les voix du peuple octroyées au président». «Le président a été élu par la majorité des Algériens. Cela fait de son programme une feuille de route aussi bien pour ses partisans que pour ses opposants, c'est ça la démocratie», estime Saâdani. «Il ne s'agit pas d'une initiative personnelle créée pour appuyer ou réaliser une victoire contre une partie ou une personne, ni casser les autres initiatives», a-t-il soutenu. Dans le même ordre d'idées, il a reconnu que «des milliers d'associations ayant obtenu l'agrément d'activer dans divers domaines, n'ont d'existence que sur le papier». Ces entités de la société civile, plongées dans la totale inaction sont invitées par Amar Saâdani à côté des partis politiques à «se rendre utiles en rejoignant son nouveau front de soutien inconditionnel au président de la République». L'empoignade avec son «allié stratégique», n'a pas baissé en intensité. En faisant allusion au pôle politique proposé par le patron du RND,Ahmed Ouyahia, le chef de l'ex-parti unique, a noté que «contrairement aux autres initiatives son nouveau front ne vise pas le repositionnement pour l'accès à des postes gouvernementaux». Amar Saâdani ne cesse d' afficher la volonté de son parti de retrouver la suprématie au niveau de la chambre haute du Parlement. Il a instruit à cet effet les ministres FLN de sortir sur le terrain pour défendre les chances du FLN lors du prochain renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation. M.Saâdani a estimé qu'il était important d'«activer la scène politique afin qu'elle puisse s'adapter aux mutations qui surviennent dans la société et relever les défis qui se posent à l'Algérie», notamment en ce contexte marqué par l' «instabilité et les crises dans nombre de pays arabes et africains». L'instance est conçue comme un cercle «de réflexion et de débat». L'instance de coordination du parti, installée jeudi dernier à l'hôtel El Aurassi est constituée de membres du bureau politique, des ministres, des vices-présidents et responsables des organes permanents de l'APN et même des P-DG des entreprises publiques à l'image de Saâd Damma, P-DG de Mobilis et de Mohamed Abdou Bouderbala, P-DG d'Air Algérie.