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Destin victimaire juif et apartheid pour les Palestiniens (1er partie)
Publié dans L'Expression le 25 - 10 - 2015

«Le mot ‘'Shoah'' qui singularise le destin victimaire juif et banalise tous les autres devient la légitimation d'un colonialisme, d'un apartheid et d'une ghettoïsation pour les Palestiniens.» Edgar Morin, Samir Naïr et Danièle Sallenave
L'actualité m'oblige à revenir sur un texte partiellement présenté que ses auteurs ont judicieusement intitulé Israël-Palestine: le cancer. Un argumentaire d'une richesse et d'une pertinence à toute épreuve, convient-il de souligner. Une initiative surtout qui n'aura pas manqué de provoquer l'ire de l'establishment sioniste et de ses relais médiatiques occidentaux, principalement français. Je me souviens de la période où une véritable levée de boucliers avait suivi la publication de ce que d'aucuns ont qualifié de véritable brûlot.
Traité de grand traître, Edgar Morin était voué aux gémonies et ses oeuvres soudainement livrées à l'anathème. Il faut croire que les auteurs de ce pamphlet aient provoqué un véritable tremblement de terre. Jamais une analyse aussi fine et d'une objectivité insondable sur la nature de l'occupation sioniste n'avait été faite auparavant. Qu'on en juge, et ce n'est là qu'un avant-goût: «C'est la conscience d'avoir été victime qui permet à Israël de devenir oppresseur du peuple palestinien. Le mot 'Shoah'' qui singularise le destin victimaire juif et banalise tous les autres (ceux du goulag, des Tsiganes, des Noirs esclavagisés, des Indiens d'Amériques) devient la légitimation d'un colonialisme, d'un apartheid et d'une ghettoïsation pour les Palestiniens. La conscience victimaire comporte évidemment une vision unilatérale de la situation et des événements. Au départ du sionisme la formule 'un peuple sans terre pour une terre sans peuple'' a occulté le peuplement palestinien antérieur.
Le droit des juifs à une nation a occulté le droit des Palestiniens à leur nation.» Enfonçant le burin davantage, les signataires du document estiment, à juste titre, que le droit au retour des réfugiés palestiniens est vu aujourd'hui, non comme un droit symétrique à celui du retour de juifs qui n'ont jamais vécu en Palestine, mais à la fois comme un sacrilège et comme une demande de suicide démographique d'Israël. Alors qu'il aurait pu être considéré comme une réparation aux modalités négociables. Il est horrible de tuer des civils selon un principe de culpabilité collective, comme le font les attentats-suicides. Mais, fait remarquer tout de suite après la même source, que c'est un principe appliqué par Israël frappant, depuis le temps de Sabra et Chatila et du Liban Nord jusqu'à aujourd'hui et hélas probablement demain, des civils, femmes et enfants, et en détruisant la maison et les cultures des familles d'auteurs d'attentat. «Les victimes civiles palestiniennes sont désormais quinze à vingt fois plus nombreuses que les victimes israéliennes. Est-ce que la pitié doit être exclusivement réservée aux unes et non aux autres? Israël voit son terrorisme d'Etat contre les civils palestiniens comme auto-défense et ne voit que du terrorisme dans la résistance palestinienne.» Ce dialogue de sourds imposé par la communauté internationale et son fer de lance états-unien a toujours été exploité par l'unilatéralisme sioniste pour attribuer à Arafat seul l'échec des ultimes négociations entre Israël et l'Autorité palestinienne.
L'unilatéralisme en question camoufle «le fait que sans cesse depuis les accords d'Oslo, la colonisation s'est poursuivie dans les territoires occupés, et considère comme 'offre généreuse'' une restitution restreinte et morcelée de territoires, comportant maintien de colonies, et contrôle israélien de la vallée du Jourdain. L'histoire complexe des négociations est effacée par la vision unilatérale d'une 'offre généreuse'' reçue par un refus global, et l'interprétation de ce soi-disant refus global comme une volonté de détruire Israël.» Ce n'est donc pas sans raison si le jusqu'au-boutisme sioniste, qui n'est pas sans rappeler celui des tenants de «l'Algérie Française», soit parvenu à donner le pouvoir au clan nationaliste-intégriste en Israël, a installé des officiers issus des colonies à la tête de Tsahal, a transformé des éléments de cette armée de réoccupation en soldatesque pillant et tuant parfois jusqu'au massacre (Jenine, Ghaza).
Ce qui n'a pas été non plus sans conséquences dans les rangs palestiniens où le rayonnement et l'emprise des mouvements religieux fanatiques sur la jeunesse palestinienne, souligne sans concession aucune ce même document, est une réalité tangible: «Certes il y a également un unilatéralisme palestinien, mais sur l'essentiel, depuis l'abandon par la charte de l'OLP du principe d'élimination d'Israël, l'Autorité palestinienne a reconnu à son occupant l'existence de nation souveraine que celui-ci lui refuse encore. Sharon a toujours refusé, le principe 'la paix contre la terre'', n'a jamais reconnu les accords d'Oslo et a considéré Rabin comme un traître.»
(A suivre)
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