Ce rendez-vous, traditionnellement un moment fort de la vie politique nationale, sera le centre d'intérêt des observateurs. Le congrès de l'Organisation nationale des Moudjahidine (ONM) s'ouvre aujourd'hui, au Palais des nations au Club-des-Pins, sur fond de polémique entre les tenants de la direction actuelle de l'Organisation et le contestataire Mustapha Bougouba. Ce dernier promet de profiter de la présence du président de la République au congrès pour dire ses «vérités» sur l'affaire des «faux moudjahidine». Une perspective qui pourrait donner lieu à une rencontre assez «animée», d'autant que M.Bougouba a assuré disposer d'éléments au sein même du Palais des nations et dont la mission première serait de perturber la rencontre. Il est clair, en effet, que le dossier des faux moudjahidine sera la toile de fond d'un congrès, apparemment pas comme les autres, puisqu'il intervient dans une atmosphère politique radicalement différente. La dernière élection présidentielle a été, faut-il le souligner, au centre d'une redistribution des cartes au sein du paysage national, avec notamment la disparition de certaines personnalités de l'échiquier politique et la confirmation de la primauté du politique sur le militaire. Une donne essentielle qui donne tout son poids au discours que prononcera le chef de l'Etat devant des congressistes, ayant pour une bonne part occupé des postes au sein de l'ALN et de l'ANP. En fait, au-delà de la polémique suscitée par M.Bougouba, il est certain que l'organisation va sans doute vivre un grand moment à la salle de conférence du Palais des nations. En effet, vu la charge historique que recèle l'ONM, il y a lieu de s'attendre à ce que le président de la République aborde les questions les plus sensibles auxquelles est confronté le pays. Gardienne de la mémoire du peuple, l'Organisation nationale des moudjahidine, indépendamment des courants politiques qui la traversent et des enjeux de l'heure, constitue l'un des piliers de la nation, quoi qu'on puisse dire. Et c'est devant une assemblée, dont sont issus tous les présidents algériens, que Bouteflika prononcera un discours, où l'on s'attend à ce que la question de l'amnistie générale, évoquée par le chef de l'Etat la veille du 1er novembre dernier, devant un panel de représentants de toutes les couches de la société, soit soulevée. Les observateurs de la scène nationale n'évacuent pas la possibilité que le président de la République traite de ce sujet devant ceux qui ont arraché la libération de l'Algérie. Le thème de l'amnistie, qui suscite déjà un débat au sein de la société, est effectivement un acte majeur et historique. Quoi de plus naturel donc que le chef de l'Etat en défende le principe devant ses anciens frères d'armes. Enfin, il est évident que le congrès de l'ONM, traditionnellement un moment fort de vie politique nationale, sera le centre d'intérêt des observateurs nationaux et internationaux.