Le plus grand rendez-vous culturel annuel algérien, d'Afrique et du monde arabe, le Salon international du livre d'Alger (Sila), dans sa vingtième édition, ouvrira officiellement ses portes le jeudi 29 octobre. Il se poursuivra jusqu'au 7 novembre. «72 heures nous séparent de l'ouverture officielle du Sila dans sa vingtième édition, prévue pour le jeudi 29 octobre et qui s'étalera jusqu'au 7 novembre», a déclaré hier le commissaire du Sila, Hamidou Messaoudi, dans son allocution de bienvenue lors d'une conférence de presse qu'il a animée à cette occasion à la salle Ali-Maâchi du Safex, Pins Maritimes. Face un parterre de cadres du ministère de la Culture, d'éditeurs ainsi que de nombreux journalistes, le commissaire du Salon du livre d'Alger s'est excusé en premier lieu du retard occasionné dans la mise en place définitive du programme. Cela a entraîné de fait un énorme retard dans la communication du Sila. A ce propos, le commissaire dira qu'il ne voulait pas communiquer de fausses informations, préférant patienter jusqu'à l'annonce de l'ouverture du salon. «Le Sila est devenu le plus grand Salon du livre d'Algérie, du monde arabe ainsi que d'Afrique. Il est aussi le troisième plus grand Salon du livre au monde», a déclaré Hamidou Messaoudi. Il dira aussi que depuis la naissance du Salon international du livre d'Alger, une progression régulière et constante du nombre d'exposants a été enregistrée. Cette progression s'est considérablement accélérée ces dernières années avec plus de 43.7% de croissance. 10 dinars symboliques ! La France est l'invitée d'honneur de cette édition. «En 2003, c'était l'année de l'Algérie en France, en 2009 et 2011, elle a été à l'honneur de plusieurs festivals en France. C'est pour cela que nous l'avons choisi en invitée d'honneur», a précisé Hamidou Messaoudi. Par ailleurs, 14% des invités viennent de pays arabes et 27% de pays étrangers. «Nous avons élaboré un programme depuis le mois de février 2015, et je vous assure que ce dernier n'a pas été touché par le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, comme cela a été dit.» A ce titre, il ajoutera qu'«il était grand temps de mettre en place une administration pour bien préparer le Salon dans toute sa globalité». Questionné sur le taux de visiteurs du Sila, Hamidou Messaoudi a indiqué qu'il avait proposé à son commissariat de faire payer les visiteur le prix symbolique de 10 DA pour comptabiliser le nombre de visiteurs mais cela a été refusé. «Le portique reste un bon moyen qu'on utilise pour comptabiliser le nombres de visiteur. On y soustrait 20% du taux enregistré, une moyenne qui représente ceux qui circulent en permanence dans le salon.» Des grands écrivains et romanciers français seront présent mais pas de Prix Nobel. «Nous avons envoyé des invitations diplomatiques à des écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature mais ces derniers se sont excusés de ne pas pouvoir être présents», fera savoir Messaoudi. 910 participants, 290 maisons algériennes «53 pays étrangers seront présents, 910 maison d'édition, parmi elles 290 algériennes.» Le nombre a diminué de 10% par rapport à l'année dernière. En raison de fraudes de la part de certaines maisons d'édition algériennes et étrangères qui n'ont pas respecté le règlement intérieur du salon. Celles-ci ont été exclues», a affirmé le commissaire. Aussi 25 000 titres ont été vendus durant la précédente édition. «Chaque éditeur a le droit de ramener 200 exemplaires de chaque livre publié cette année, 50 exemplaires publiés en 2014 et uniquement 5 exemplaires publiés avant 2010. Cependant, les titres qui comportent de la violence ou de l'extrémisme ont été écartés du Salon, selon la loi de 2002 qui interdit toute promotion à ce genre d'ouvrages.» Et leurs stands seront fermés. A propos du prix du Sila, Messaoudi dira qu'il était prévu d'instaurer un prix du salon, mais cela a été annulé. Le prix Assia-Djebar est indépendant du Sila, il n'a rien à voir avec le Sila. Il sera seulement décerné lors du Sila et ce, le 4 novembre. Cela dit, aucun détail autour des participants n'a été donné. «Ce prix est financé par l'Anep et les éditions Enag. Il sera présidé par Merzak Bektache.» L'Education au Sila ! Le ministère de l'Education prendra part au salon pour la première fois. Celle-ci se traduira par l'exposition et la présentation de livres d'éducation, académiques ainsi que des journées d'étude avec la présence de plusieurs académiciens et enseignants. Concernant le budget, il a indiqué que «le budget du Sila a été revu à la baisse de 50%. Cette année, nous avons bénéficié de seulement 91 millions DA». Des journées sont programmées autour du polar à l'occasion des 7es rencontres euro-maghrébines des écrivains initiées par la délégation de l'Union européenne à Alger. Des rencontres sur le livre numérique ; un espace sera aussi réservé à l'esprit Panaf autour des grands noms et lieux d'Afrique. Six rencontres thématiques autour de l'onomastique et de l'identité culturelle, le 8 Mai 1945 et les crimes coloniaux, l'Ecole et le livre, graines de lecteurs ; la critique littéraire ; littérature et société… Le Sila accueillera en outre une journée professionnelle algéro-française des éditeurs, une rencontre du Syndicat national des éditeurs et des conférences concoctées par l'Anep. Le salon, c'est tout cela et pleins d'autres rendez-vous que le public découvrira après l'inauguration officielle !