Les difficultés rencontrées dans la réalisation de projets relevant du secteur des travaux publics résultent, dans leur majorité, de la mauvaise conception de ces infrastructures de base au niveau des bureaux d'études. Le premier responsable du secteur l'a affirmé, hier, sans ambages, «70% des problèmes rencontrés émanent des bureaux d'études», lors de la journée d'étude qu'a abritée, hier, son département sur «la normalisation pour une meilleure qualité dans les travaux publics». M.Amar Ghoul a laissé entendre que la majorité des bureaux d'études, répartis sur le territoire national, «manquent de précision dans la conception des projets». Laquelle conception qui, selon le ministre, non seulement ne prend pas en considération l'ensemble des paramètres liés au site du projet, mais aussi présentent des délais de réalisation qui ne reflètent pas, dans la plupart des cas, ceux réellement consommés. Aux yeux de M. Amar Ghoul, il y a urgence de parer à ces anomalies, et pour ce faire, le représentant du gouvernement exige que toutes les méthodes des bureaux d'études soient dorénavant agréées par les services de son département, ainsi que l'instauration d'un visa comme gage de fiabilité sur toutes les études accomplies. De telles exigences s'inscrivent dans le contexte de la loi n°04-04 du 23 juin 2004 relative à la normalisation. Ce texte de loi, thème de la journée d'étude tenue, hier, définit la normalisation comme étant «l'activité propre à établir face à des problèmes réels ou potentiels des dispositions destinées à un usage commun et répété (...). Elle fournit des documents de référence comportant des solutions à des problèmes techniques et commerciaux concernant les produits, biens et services qui se posent de façon répétée dans les relations entre les partenaires économiques, scientifiques, techniques et sociaux». En vertu de cette loi, les bureaux d'études seront tenus, à partir de 2005, de définir les délais de réalisation avec minutie dans les cahiers des charges des différents projets. Ainsi, la loi sur la normalisation permet, insiste M. Ghoul, une maîtrise des délais et des coûts des projets ainsi qu'une réglementation des activités du secteur dans un cadre défini. «L'objectif recherché à travers la normalisation, est l'amélioration de la qualité de réalisation des projets», n'a cessé de répéter M.Ghoul. «La qualité est notre cheval de bataille», a-t-il ajouté. Cependant, pour qu'un tel objectif se concrétise, il y a lieu d'abord de définir un cadre de références sur lesquelles devront se pencher et les bureaux d'études et les entreprises de réalisation s'agissant de l'application des techniques. Par ailleurs, et au sujet de la réhabilitation de 55% des chemins communaux, le ministre a indiqué que cette opération nécessite une enveloppe annuelle de 2 milliards de dinars et ce, jusqu'à l'année 2009.