La baisse de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de 125.000 barils par jour en octobre, semble être à l'origine du rebond des cours de l'or noir. Les espoirs d'un rééquilibrage du marché renaissent. Le baril ayant clos la semaine en forte hausse (plus de 6% mercredi dernier à New York). Reste à savoir si la semaine de cotation qui démarre aujourd'hui à Londres et New York, places boursières de référence du marché pétrolier donnera-t-elle lieu à un scénario devenu habituel? Le baril ayant, en effet, tendance à effacer les gains enregistrés précédemment. Les cours du Brent de la mer du Nord s'étaient envolés en fin de semaine passée pour titiller à nouveau la barre des 50 dollars mais restent toutefois sous la pression d'une production pléthorique et d'un dollar renforcé. Une bonne nouvelle cependant qui ne doit pas laisser le marché de marbre. La baisse de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) en octobre semble être à l'origine du rebond des cours de l'or noir. «La production a baissé de 125.000 barils par jour, surtout à cause de l'Arabie saoudite (..) en raison d'une baisse de l'utilisation domestique, mais sur un an la production reste en hausse de 1,5 million de barils par jour par rapport à il y a un an», relevait Phil Flynn, analyste chez Price Futures Group. Une information qui a cependant été relativisée. «Il n'est pas surprenant qu'il puisse y avoir une baisse en octobre. C'est un simple ajustement qui ne change pas la donne. L'excès d'offre est même amené à s'amplifier dans les mois à venir au fur à mesure de la progression de la production iranienne qui pourrait passer de 2,8 millions de barils par jours à environ 4 millions de barils au début de l'année 2016», ajoutait l'analyste. Y aura-t-il des conséquences? «Il est donc probable que les gains accumulés cette semaine, fruit essentiellement de prises de positions à court terme, soient en grande partie effacés la semaine prochaine si de nouvelles informations viennent corroborer le scénario d'une demande atone et d'une production toujours à de hauts niveaux», pronostiquait l'expert de Price Futures Group. «Le renforcement du dollar va continuer à peser sur les prix des matières premières, dont le pétrole», notait Abhishek Deshpande, analyste chez Natixis. Tout ne semble pas perdu toutefois, des indices et non des moindres faisant penser que le pire est derrière nous. Les géants pétroliers qui ont été mis en sérieuse difficulté par l'effondrement des prix du pétrole et qui les ont poussés à réduire drastiquement leurs effectifs et leurs investissements, ont certes annoncé des bénéfices et des chiffres d'affaires en nette baisse mais meilleurs que ceux attendus. «Exxon Mobil a dépassé les attentes et cela pourrait être un signe que le pire est passé, même si bien sûr il est mieux équipé que d'autres pour survivre à l'effondrement des cours depuis l'été 2014», a fait remarquer M.Flynn. «Après avoir progressé sans raison évidente, les prix du pétrole défendent les positions hautes», notaient pour leur part les analystes de Commerzbank. Les experts du second groupe bancaire allemand faisant référence au bond spectaculaire enregistré par le baril mercredi à New York. Les prix du «light sweet crude» ont progressé de plus de 6% malgré les chiffres mitigés des stocks de brut américains. Le baril demeurera-t-il sur sa lancée? Le retour de l'Iran sur le marché pourrait sérieusement contrarier ses desseins. Affaire à suivre...