58 millions d'enfants de moins de cinq ans présentent un retard de croissance L'Algérie a réalisé trois des cinq objectifs en matière de nutrition infantile de l'Organisation mondiale de la santé. Selon le Rapport mondial sur la nutrition présenté lors de la Conférence sur la Journée africaine pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, il faut un fort engagement politique, de l'investissement et la responsabilisation si l'on veut atteindre l'objectif consistant à réduire la malnutrition. Parmi les principales conclusions du rapport: 58 millions d'enfants de moins de cinq ans présentent un retard de croissance, 14 millions souffrent d'émaciation et 10 millions sont en surpoids. Aucun de ces enfants n'est en bonne santé. Le Rapport indique que d'importants progrès ont été réalisés dans la lutte contre la malnutrition en Afrique: le Kenya est le seul pays au monde en voie d'atteindre les cinq cibles en matière de nutrition infantile de l'Assemblée mondiale de la santé (AMS) à l'horizon 2025. Le Ghana est en voie d'atteindre quatre cibles tandis que l'Ouganda, l'Algérie, le Bénin, le Libéria et le Swaziland sont en voie d'en atteindre trois. Ces objectifs couvrent les indicateurs critiques sur les enfants de moins de cinq ans présentant un retard de croissance, émaciation et surpoids, allaitement maternel exclusif pour les moins de six mois, femmes en âge de reproduction souffrant d'anémie et un faible poids à la naissance. La malnutrition demeure un défi pour l'Afrique et réclame des efforts conjugués de tous les acteurs pour souligner l'importance de se concentrer sur les 1000 premiers jours de la vie de l'enfant. Lors de la période 2015-2019, il s'agit aussi de favoriser des systèmes agricoles et alimentaires qui prennent en compte la nutrition et garantissent une nutrition optimale de la mère et de l'enfant. Les participants à la rencontre soulignent que l'Afrique doit se nourrir elle-même et qu'aucun enfant ne devrait aller au lit le ventre vide car les individus sous-alimentés ne peuvent pas être productifs et qu'il faut aussi investir dans l'alimentation de sorte que les gens soient pleinement habilités à réaliser leur plein potentiel. Il faut savoir aussi que le fait d'investir dans la nutrition entraîne des retombées économiques. Au nom du Bureau régional de la FAO pour l'Afrique, Dr Mohamed Ag Bendech, Fonctionnaire principal en charge de la nutrition et membre du Groupe d'experts indépendants du Rapport, a présenté les conclusions du Rapport mondial sur la nutrition 2015. «En tant que continent, nous devons relancer la dynamique pour réduire les taux de retard de croissance, d'émaciation et d'autres formes de malnutrition comme l'anémie et la carence en vitamine A. Investir dans la nutrition devrait être notre priorité au niveau régional, national et familial. Il est évident que l'amélioration de la nutrition renforce les avantages socio-économiques globaux, avec une population plus saine et plus productive», a-t-il ajouté. Dr Ag Bendech a indiqué que, maintenant que le monde se tourne vers les Objectifs de développement durable (ODD), les gouvernements africains doivent s'engager dans les domaines clés mis en valeur dans le Rapport mondial sur la nutrition 2015 pour favoriser la nutrition et le développement durable, y compris la création d'environnements politiques favorables à la réduction de la malnutrition, assurer les interventions en matière de nutrition, atteindre les gens qui en ont besoin, engager plus de secteurs dans les efforts pour améliorer la nutrition, créer des environnements propices à une saine alimentation, augmenter les fonds alloués à la nutrition et maximiser son impact, et renforcer la responsabilité en matière de nutrition. Les pays qui se sont engagés à réduire la malnutrition ont la capacité de le faire, selon le rapport. Investir pour une meilleure nutrition peut avoir des retombées économiques dont la croissance dépassera celle du marché boursier américain ces dernières décennies.