L'opposition campe sur ses positions Les partis de Ali Benouari, le MNL de Abdelaziz Ghermoul, l'UCP de maître Zoubida Assoul rejoignent l'Isco. La rencontre de l'Instance de suivi et de concertation de l'opposition(Isco) se tiendra le 2 décembre prochain à Alger. Cette réunion extraordinaire intervient après celle tenue récemment au siège du MSP. Ce rendez-vous entre dans le cadre des préparatifs du deuxième congrès de l'opposition. Cette instance où siègent des partis issus de la Cltd et ceux issus du Pôle des forces du changement coordonnés par Ali Benflis a intégré en son sein d'autres formations politiques à l'image du parti de Ali Benouari, du MNL de Abdelaziz Ghermoul, de l'UCP (Union pour le changement et le progrès) de Me Zoubida Assoul, ainsi que des personnalités politiques, mais aussi des comités du mouvement citoyen du Sud qui se sont soulevés contre l'exploitation du gaz de schiste, a-t-on appris. L'opposition qui consacrera cette réunion exclusivement aux préparatifs de Mazafran 2, donnera éventuellement sa réponse commune par rapport aux grandes lignes de la révision de la Loi fondamentale déclinées dans le message du chef de l'Etat à l'occasion du 61ème anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale. A ce propos le président du parti Jil Jadid, Sofiane Djilali, a souligné que: «Si le pouvoir compte maintenir le monopole du ministère de l'Intérieur sur la gestion des élections à travers l'annonce de l'introduction dans la future Constitution de la mise en place d'un mécanisme indépendant de surveillance des élections, c'est-à-dire un organe similaire aux commissions précédentes, il aura ainsi bloqué toute éventuelle évolution démocratique sur cette question.» «Il est clair que le régime veut amadouer l'opposition. Mais le pouvoir a-t-il réellement la volonté de consentir des avancées en la matière car, s'il s'agit juste des mots pour saupoudrer un discours politique, les partis de l'opposition ne sont pas dupes», dira-t-il. En attendant, différents partis se sont exprimés à ce sujet. Dans son communiqué rendu public avant-hier, le madjles echoura du parti de Abdellah Djaballah, a indiqué que «le dossier des élections doit être confié à une instance constitutionnelle indépendante, dotée de tous les moyens matériels et moraux, qui se chargera de la gestion de toutes les phases du processus électoral, dont la révision du fichier électoral et l'étude des dossiers de candidature, l'organisation du scrutin et son dépouillement, ainsi que l'annonce des résultats». Pour ce parti islamiste membre de la Cltd, «la révision de la Constitution doit être profonde et globale, consacrant le respect des constantes de la «Oumma» et des caractéristiques de sa personnalité, garantissant les droits et libertés à tout le monde, instaurant un réel équilibre entre les différents pouvoirs, renforçant les prérogatives des instances de contrôle des finances publiques». De son côté, le président du MSP, a soutenu que «le fait d'évoquer cette instance prouve que les revendications de l'opposition ont atterri chez le président de la République». Cependant, ajoute-t-il, «la mise en place du mécanisme indépendant de surveillance des élections est loin de répondre aux revendications du MSP». «Le problème des élections n'est pas lié uniquement à la surveillance du scrutin. On a vu des élections dont les résultats ont été annoncés au niveau national, avant même la fin des opérations de dépouillement. Le problème des élections est lié aux questions d'ordre organisationnel. Il s'agit de l'organisation du processus électoral, du début jusqu'à la fin, dont la maîtrise du fichier électoral inconnu jusqu'ici. Il est aussi question des gens qui votent plus d'une fois à travers plusieurs bureaux de vote, des cellules informatiques au niveau du ministère de l'Intérieur, des centres de sécurité, des sièges de wilaya et des bureaux spéciaux, il y a également le problème du vote collectif des corps constitués au profit d'un seul parti ou partie....» Donc, dit-il, «notre revendication est relative à la mise en place d'une instance permanente et indépendante de la gestion des élections». Pour Benflis, «le message présidentiel n'a pas d'autre dessein inavoué que de donner un second souffle à sa manoeuvre dilatoire et à son entreprise de diversion qui durent depuis près de quatre ans». «Cette révision n'aura pour autre but que de faire obstacle et de différer l'indispensable modernisation de notre système politique et la non moins indispensable rénovation économique et sociale de notre pays», est-il indiqué.