La CLTD et ses partenaires réfléchiront également aux partis et personnalités à approcher pour prendre part à son congrès. Les menaces proférées le 19 mars contre l'opposition n'ont visiblement pas entamé sa détermination. Au contraire, les acteurs de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) décident de réinvestir le terrain. Réunis hier à Alger, ils mettent en place une feuille de route pour consolider leur démarche visant à «imposer la transition démocratique voulue». En effet, la CLTD a tracé un programme pour l'organisation d'une série de conférences thématiques. Cinq rencontres seront consacrées, à partir de la semaine prochaine, aux «Conséquences de la chute du prix du pétrole», à la «Problématique de la corruption», à «La transition démocratique» et à la «Commission indépendante pour l'organisation des élections» ainsi qu'au «Danger de l'exploitation du gaz de schiste». En plus de ces conférences, les animateurs de la CLTD se sont entendus sur la préparation du congrès de l'opposition. La date de sa tenue sera fixée le 5 mai, à l'occasion de la réunion de l'Instance de suivi et de consultation de l'opposition (ISCO) qui regroupe la CTLD et le groupe du pôle démocratique dirigé par Ali Benflis, ainsi que d'autres responsables politiques de l'opposition. Lors de cette réunion, la CLTD et ses partenaires réfléchiront également aux partis et personnalités à approcher pour prendre part à cet événement, et ce, avant de fixer la date du congrès. Ces assises seront, selon leurs initiateurs, une occasion pour se concerter sur les actions à mener pour faire face à une situation inédite sur le plan politique. Le congrès, expliquent les animateurs de la CLTD, pourrait se tenir en mai prochain. A la question de savoir si le congrès aura lieu avant ou après la révision de la Constitution, certains membres de l'ISCO ont proposé sa tenue après l'adoption du projet de révision de la Constitution afin de connaître la stratégie du pouvoir. «Selon les rumeurs, ce projet sera approuvé par les parlementaires dans un peu plus d'un mois, nous ne pouvons pas entreprendre des actions avant de connaître son contenu et de surcroît la stratégie du pouvoir», nous explique notre source. Hier, les membres de la CTLD ont rejeté cette suggestion dès lors qu'ils ne se sentent impliqués ni de près ni de loin à l'élaboration du projet de révision constitutionnelle. «Nous avons tranché la question en optant pour la tenue du congrès une fois les préparatifs achevés. Le congrès sortira avec une deuxième feuille de route après celle de Zéralda», note un membre de la CTLD. Soufiane Djilali (président de Jil Jadid), Abderrazak Mokri (MSP), Mohcine Belabbas (RCD) ainsi que leurs partenaires rejettent en bloc l'initiative du président de la République portant sur la révision de la Constitution. «Le chef de l'Etat n'a pas tenu sa promesse. Cette nouvelle Constitution n'est pas issue d'une consultation consensuelle. Dans son discours du 15 avril, il avait parlé d'une refonte en profondeur de la Constitution, ce n'est pas le cas puisqu'elle va être adoptée par un Parlement qui n'est pas représentatif», explique un autre membre de la CLTD. L'opposition conditionne, rappelons-le, son adhésion aux initiatives du pouvoir par la condition de créer une commission indépendante pour le suivi des élections et l'organisation d'une élection présidentielle anticipée.