Le secteur de l'automobile est la principale cible de l'Exécutif Le gouvernement fait montre d'une grande souplesse, histoire de montrer sa volonté de réguler et non pas de bloquer le commerce extérieur. Défendu bec et ongles par l'ancien ministre du Commerce, Amara Benyounès, le principe des licences d'importation pour réguler le commerce extérieur a été au centre d'un Conseil de gouvernement, hier. Un décret exécutif a été approuvé dans ce sens, remettant, de fait, les licences au-devant de la scène commerciale nationale. Il est entendu que cette décision gouvernementale aura, sans conteste des répercussions sur nombre de secteurs et certainement sur celui de l'automobile, principale cible de l'Exécutif en raison de l'enveloppe qu'il consomme chaque année, entre 5 et 6 milliards de dollars. Ainsi, contrairement à ce qu'on a avancé dans certains milieux, le gouvernement ne recule pas et compte contingenter les importations, au risque de créer quelques mécontentements dans «la grande famille» des importateurs, dont le nombre dépasse allègrement les 15.000. Il reste que l'on n'est toujours pas sur les starting-blocks, puisque le décret, même s'il annonce la couleur, n'entre pas encore dans les détails. En effet, l'on apprend que «la détermination de la liste des produits à soumettre au dispositif des licences est subordonnée à l'objectif recherché à travers l'administration des licences». En attendant de savoir quels produits, en plus des véhicules, seront concernés par cette disposition, le décret exécutif note que les licences seront «automatiques et non automatiques». Les premières seront délivrées par les départements ministériels concernés, alors que les secondes seront «accordées par le ministère du Commerce sur proposition d'un comité interministériel permanent institué auprès de ce ministère, afin de gérer les contingents de produits», relèvet-on dans le décret. En ce qui concerne la répartition des contingents, le décret propose quatre méthodes, histoire sans doute de ne pas créer une sorte de goulot d'étranglement, sachant que chaque produit a ses propres spécificités. Ainsi, «l'ordre chronologique d'introduction des demandes (premier venu premier servi), la répartition en quotas des quantités demandées, la prise en considération des courants d'échanges traditionnels et l'appel à manifestation d'intérêt», sont selon les rédacteurs du décret, autant de méthodes recevables. De plus, «la possibilité de recourir à tout autre mode plus approprié dans le cas où ces quatre systèmes s'avèrent inadaptés», est envisageable. Ainsi, le gouvernement semble faire montre d'une grande souplesse, histoire de montrer sa volonté de réguler et non pas de bloquer le commerce extérieur. Accusé à tort ou à raison de vouloir contrôler administrativement le commerce extérieur, l'Exécutif semble prendre quelques pincettes dans la gestion du dossier et montrer aux opérateurs économiques nationaux, comme aux partenaires étrangers, sa seule volonté de réguler les échanges, sans empiéter sur la liberté de commercer, d'ailleurs sacralisée par l'Organisation mondiale du commerce, à laquelle l'Algérie négocie l'adhésion. Il s'agit, en effet, de ne pas irriter les tenants de la mondialisation, tout en protégeant la production nationale et en limitant le gaspillage de devises fortes.