Notre pays vient de supplanter le Maroc, «allié stratégique» de cette force militaire transnationale. La coopération militaire entre l'Algérie et l'Otan en est désormais à une phase opérationnelle qui propulse notre pays au rang des partenaires stratégiques et incontournables. Les indices sont nombreux qui confortent cette thèse. Le premier est bien celui de la visite qu'a effectuée, à Alger, il y a de cela quelques jours, le secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Sheefer. Nouvellement nommé à ce poste, celui-ci a choisi la destination de notre pays comme première sortie en direction d'un pays non-membre de l'Alliance atlantique, qui plus est, situé sur la rive sud de la Méditerranée. Sur ce point précis, soulignent les experts du domaine militaire, «l'Algérie vient de supplanter le partenaire stratégique qu'était le Maroc en devenant le principal allié de l'Alliance atlantique au niveau de la rive sud de la Méditerranée». Il convient de relever ici que le choix de l'Algérie est loin d'être fortuit. Avec l'Afrique du Sud, notre pays constitue le pivot principal autour duquel s'articule l'Afrique. Nation forte d'une histoire qui en a fait le leader de tout le tiers-monde, notre pays occupe en plus une position géostratégique qui en fait, dans le même temps, un interlocuteur incontournable quand il s'agit du monde arabe, du Proche-Orient et, comme de juste, de la Méditerranée-sud. Le retour en force de l'Algérie sur le devant de la scène diplomatique, au moment où elle assume même la présidence du Conseil de sécurité, ne peut qu'amener l'Otan à «lorgner» du côté de son armée, jouissant d'un capital-expérience très solide et d'un passé maritime sans commune mesure avec l'ensemble de ses voisins. Ajouter à cela le fait que les dix années de combat quasi solitaire contre le terrorisme islamiste a conduit notre armée à acquérir une expérience telle, que l'ensemble des pays occidentaux menacés ont recours à ses conseils, ses fichiers et ses méthodes quand il s'agit de déjouer des attentats ou bien de démanteler des cellules soit actives, soit dormantes. Les exemples abondant dans ce sens ne manquent certes pas, au point qu'Alger est devenue la capitale des colloques relatifs à la lutte antiterroriste, abritant par ailleurs, le centre africain relatif à la lutte contre ce fléau. Ce n'est pas pour rien non plus si c'est Alger qui a été choisie pour devenir le principal allié, pour ne pas dire le fer de lance de la force MCM Forcesouth, ce qui s'explique également par le fait qu'il sera également question de lutter contre le trafic de drogue et l'immigration clandestine, deux phénomènes tout droit venus du Maroc, déjà en butte à une fièvre terroriste qui mine en profondeur le trône de Mohammed VI. Ce n'est pas pour rien, du reste, si le commandant du détachement naval relevant de la Force de lutte contre les mines du sud de l'Europe (Mcmfs/Otan), le capitaine Paolo Polidoro a plaidé, hier, lors d'une conférence de presse, pour une Méditerranée «plus sécurisée» à même de prévenir contre «toute menace» sur la région. «La présence de Mcmfs à Alger témoigne de l'importance accordée par les pays membres de l'Otan à la coopération avec l'Algérie, eu égard surtout à sa position stratégique dans l'espace méditerranéen et aux potentialités énormes dont elle dispose dans ce domaine», a ainsi confirmé le conférencier lors de la conférence de presse donnée à bord de la frégate italienne Alpino. Après un bref rappel des missions dédiées à la Mcmfs et ses champs d'intervention, conformément aux normes et aux règles fixées par l'Otan, le commandant du détachement naval a estimé que les exercices qui seront exécutés conjointement au large des côtes algériennes, vont permettre de «tisser des liens amicaux» afin, a-t-il dit, de «mieux connaître et mieux communiquer». «Le premier objectif de cette visite est de faire connaissance de ce port important de la Méditerranée et ce, à travers l'échange d'informations et d'expériences dans la lutte contre les mines», a encore précisé le capitaine Paolo Polidoro, mettant l'accent sur la nécessité de «multiplier ce genre de contacts» pour «mieux maîtriser et contrôler les voies de la communication en Méditerranée».