Ces dernieres de «haute importance» sont prévues pour le 8 décembre prochain. A huit heures, hier, le premier bâtiment de l'escadrille MCM Forsouth de l'Otan entre dans la baie d'Alger, immédiatement suivi de trois autres bâtiments du détachement de la force de lutte contre les mines au sud de l'Europe. De loin le plus imposant, le premier de ces bâtiments, l'ITS Alpino, une frégate de guerre italienne jette les amarres et mouille au port d'Alger. Les autres bâtiments, l'italien ITS Choggia, l'espagnol SPS Turia et le turc TCG Edemit stationnent aux alentours. Le commandant de la frégate Alpino, Paulo Polidaro, capitaine de la marine italienne et commandant de la flotte MCM Forsouth descend sur les quais et reçoit comme il se doit le cérémonial militaire algérien. Moins d'une demi-heure plus tard, le général-major Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'Armée nationale, reçoit le général de corps de l'armée de l'air G.A. Miller, commandant adjoint des Forces mixtes sud de l'Otan. C'est pratiquement la troisième fois en quatre années que l'Algérie reçoit la visite, en vue de manoeuvres et d'exercices militaires navales combinées, Algérie-Otan, des forces relevant du traité de l'Atlantique Nord, après celles de mai 2001 et d'octobre 2003. Cette escale d'une semaine va permettre à l'Algérie de passer à une «étape supérieure» et de s'exercer, avec des unités des Forces aériennes et navales, à s'appliquer dans la surveillance des eaux territoriales et la détection des mines. En fait, pour le commandant des Forces navales algériennes, comme pour le commandement de l'état-major de l'ANP, trois objectifs sont recherchés par ce nouveau contact avec l'Otan: l'amélioration des capacités algériennes, notamment dans le domaine de la lutte contre les mines, le renforcement et la maîtrise de la sécurité en Méditerranée et, surtout, l'interopérabilité entre les différentes unités algériennes, aériennes et navales et la cohésion avec les forces de l'Otan dans ce genre d'exercices et de situations. Le colonel Adnane Chérif, chef de la cellule de communication de la Marine algérienne estime que «ces manoeuvres devraient permettre de contrôler et de surveiller les voies de communication afin de prévenir contre tout acte malveillant dans la Méditerranée». Selon un document de l'Otan, la MCM Forsouth fait partie du groupe d'intervention rapide de l'Otan. Elle a été mise en application en date du 27 mai 1999 avec comme nom d'origine «la Mine Counter measures Force South Mittelmeer» (MCM Forsouth) afin de l'aligner par rapport à son équivalente «la MCM Fornorth». Cette réalisation a permis l'élargissement des unités de la marine de l'Otan qui ne se limitent pas à certains domaines d'opérations. La flottille présente en Algérie se compose de plusieurs nations unies qui s'entraînent et opèrent dans leur ensemble. Elle a pris part à plusieurs activités et exercices navals de l'Otan et visité plusieurs ports. Elle reste sous le contrôle et la direction opérationnelle de la «Maritime Component Command» au quartier général de Naples, en Italie. Les chefs d'état-major des pays de l'Otan s'étaient réunis le 17 novembre dernier, à Bruxelles, pour la première fois avec leurs homologues de sept pays de la zone méditerranéenne, promettant de renforcer leur coopération en matière de lutte antiterroriste. Ces sept pays sont l'Algérie, le Maroc, la Mauritanie, la Tunisie, la Jordanie, l'Egypte et Israël, et font partie du «dialogue méditerranéen», programme militaire conçu par l'Otan, mais qui a tardé à se concrétiser. Depuis son premier voyage au siège de l'Otan, en fin 1999, le président algérien a pu nouer de fortes relations avec l'Otan, et qui se sont vérifiées après une année. Le président algérien s'est retrouvé face à une armée dont personne ne voulait, et qui était, en réalité, l'objet d'une mise en accusation. Aujourd'hui, elle est devenue «un partenaire sérieux» pour l'Otan, alors que le voeu de l'état-major est de devenir une force militaire apte à prendre en main des missions humanitaires et de maintien de l'ordre sous l'égide de l'ONU ou de l'Otan. La récente destruction publique des mines antipersonnel, détenues par l'armée, a été un message clair donné par l'Algérie envers les institutions politiques et militaires internationales: désormais, c'est l'image d'un pays pacifié et à visage humain que l'Algérie veut renvoyer.