Sommets «brumeux». Quatre grandes réunions internationales forment l'agenda de ces derniers jours. Il y a eu simultanément, à Riyadh (Arabie saoudite) le 4e Sommet Monde arabe-Amérique du Sud et à La Valette (Malte) le Sommet Union européenne-Afrique. Aujourd'hui se réunira une deuxième fois à Vienne (Autriche) (la première a eu lieu le 30 octobre dernier dans la même ville), un «groupe extraordinaire» (c'est l'Américain John Kerry qui le qualifie ainsi) qui regroupe l'ONU, l'UE, la Ligue arabe ainsi qu'une vingtaine de pays et d'organisations internationales pour «trouver une solution au conflit syrien». Demain dimanche, c'est le G20 (19 pays les plus riches plus l'UE) qui se réunira à Antalya (Turquie). Même si cette dernière réunion au sommet a pour vocation de discuter des affaires économiques, le président Obama a déjà fait savoir qu'il posera sur la table le problème du terrorisme et notamment celui de «Daesh». Entendre par là le conflit syrien. Idem pour les autres réunions citées quels que soient leurs intitulés. Même quand on dit parler de «migration». En réalité, les discussions dans ces réunions tournent autour du problème du terrorisme international qui menace la planète. On dit bien «tournent autour» pour dire «tourner en rond» sans s'attaquer au fond du problème. Le problème, le vrai, le seul, c'est quoi? C'est «la recrudescence des menaces complexes qui guettent la région arabe et d'autres cieux de notre monde (qui est à imputer) à l'échec de la communauté internationale, l'ONU en tête, à trouver une solution juste, équitable et globale au conflit arabo-israélien», a clairement énoncé le représentant du président Abdelaziz Bouteflika, Larbi Ould Khelifa, à Riyadh. L'Occident le sait, mais malgré toute son intelligence et ses moyens, il se résigne à n'aborder que les conséquences de ce conflit majeur en évitant de s'appesantir sur ses causes. Quant à La Valette, l'UE demande à l'Afrique de contenir chez elle les migrants contre la somme ridicule de 1,8 milliard de dollars et à la Turquie de faire de même en augmentant la cagnotte à 3 milliards de dollars, elle fait semblant d'oublier que les migrants d'Afrique sont le résultat de «la réduction drastique» de ses crédits au développement destinés à ce continent, préférant injecter des fonds pour sauver «le système bancaire et boursier mondial» lors de la crise financière de 2008. Abdelmalek Sellal qui a représenté le président Bouteflika à La Valette n'a pas mâché ses mots pour «rafraîchir» la mémoire européenne. Quant aux migrants fuyant les zones de conflits (Syrie, Libye, Nigeria, Somalie,etc), l'UE préfère la fausse solution des «murs» (comme dans les Balkans) ou des «digues» (comme en Turquie). Ce qui lui évite de s'impliquer directement dans la lutte contre les «foyers d'incendie» émetteurs de cette migration. Ou encore mieux de s'attaquer au «pyromane» qui n'est autre qu'Israël. La reconnaissance de «deux Etats» en Palestine et tout dernièrement «l'étiquetage» des produits israéliens en provenance des territoires occupés sont autant de preuves de la «frilosité» de l'Europe d'affronter le conflit arabo-israélien à bras-le-corps. C'est cette frilosité de l'Occident qui donne cette arrogance à Israël qui lui donne chaque jour la preuve d'être le principal Etat-terroriste. Sa dernière démonstration vient de ses agents déguisés en infirmiers qui se sont introduits, jeudi dernier, dans un hôpital palestinien pour enlever un malade de son lit après avoir assassiné un de ses cousins venu lui rendre visite. Le tout dans un silence monstrueux de l'Occident qui accepte de subir les contrecoups (migrations et menaces terroristes sur son sol) en faisant semblant de rechercher des solutions qui n'en sont pas. La «sous-traitance» à l'extrémité du problème ne sera jamais une solution!