Tout le monde vous dira comme un seul homme que les Verts ont failli subir avant-hier à Dar Es Salaam, une véritable correction assortie d'une ardoise sacrément salée au tableau d'affichage, tant les Tanzaniens auraient pu le plus normalement du monde, atteindre la pause avec un score fleuve, au lieu de se contenter d'un seul but à leur avantage (1-0). Totalement absents pendant 70 minutes, et surtout accusant un retard de deux buts, suite à une seconde réalisation, au demeurant fort logique, des Taïfa Stars locaux, Christian Gourcuff qui suivait à partir de son carré les débats avec un regard des plus perplexes, et surtout inquiet, a fini par procéder à un coaching et plusieurs repositionnements forts payants pour les Verts. Le sélectionneur de l'EN est effectivement passé à côté d'une débâcle mémorable, avant de voir les Fennecs reprendre leurs esprits au cours des 20 dernières minutes. Visiblement complètement «écrasés» par une chaleur étouffante qui avoisinait les 35°, et un taux d'humidité assez élevé, le tout agrémenté par une pelouse de piètre qualité, les Verts qu'avait choisis d'entrée Christian Gourcuff, ont rapidement été totalement dépassés par les débats, pratiquement à tous les niveaux de jeu. De plus, l'agressivité de certains joueurs tanzaniens, à leur tête le très rugueux attaquant Thomas Ulimwengu, et des défenseurs qui ont souvent usé de coups, sous le regard bienveillant de l'arbitre malien Mahamadou Keïta, ont contribué à la très faible et alarmante prestation de l'EN pendant les 45 premières minutes. Un onze algérien souvent trahi par une défense passoire, où seul Ghoulam et le portier M'bolhi multipliaient sans cesse des interventions miraculeuses, sous les yeux d'un milieu de terrain complètement absent, et une attaque transparente, et surtout livrée à elle-même. Cependant, comme le football n'est point une science exacte, les Tanzaniens ont commis l'erreur fatale de sous-estimer les capacités de réactions de plusieurs joueurs algériens, forts aguerris, et aussi dont l'expérience a permis à l'EN de revenir dans le match. Il est clair que Gourcuff a su réagir à temps, même si le choix de certains éléments alignés d'entrée, s'est avéré dans un premier temps un véritable fiasco. Il fallait en effet à tout prix rectifier le tir au risque de rentrer de Dar Es Salaam avec une lourde défaite qui aurait pu sérieusement hypothéquer les chances de qualification de l'EN, à la très importante phase des poules qualificatives au Mondial 2018. Concernant maintenant les Tanzaniens qui vont désormais jouer pratiquement leur va-tout dans vingt-quatre heures au stade Tchaker de Blida, les Taïfa Stars ne se sont pas finalement avérés aussi «invincibles», encore moins plus forts que les Verts. Pour cause, les nombreuses carences affichées par l'EN, ont simplement permis à la Tanzanie de croire trop tôt avoir réalisé l'essentiel, avant d'apprendre à ses dépens qu'il ne suffit pas de faire le spectacle chez soi, même lorsqu'on a pour nom Samatta. Les Tanzaniens ont fait une terrible bourde en prenant parfois de haut l'EN. Ils ont même affiché de leur côté plusieurs failles que Christian Gourcuff a vite fait d'exploiter, en abattant ses cartes. La Tanzanie qui occupe actuellement un rang au-delà de la 130e place, ne possède en aucun cas l'envergure de l'Algérie, et demain soir dans le chaudron attitré des Verts, le sélectionneur actuel de l'EN aura certainement à coeur d'abattre ses ultimes cartes, qualification oblige. Dixit Mohamed Raouraoua: «Je considère ce match nul comme une victoire!». Quant à Christian Gourcuff, ce dernier qui avait affiché un visage complètement livide des mauvais jours, a estimé lors de la traditionnelle conférence de presse d'après-match, que ses joueurs ont finalement bien réagi dans des conditions très difficiles. Mais pour de nombreux Algériens, le technicien français d'origine bretonne doit avant tout une sacrée fière chandelle à Slimani, et que son départ d'Algérie reste plus que jamais d'actualité. Il est vrai que les Verts ont encore perdu de leur superbe à Dar Es Salaam en affichant face aux Taïfa Stars un visage terriblement faible, et qui a permis à la Tanzanie de croire dur comme fer à la victoire. Mais une fois n'est pas coutume, la bonne «pioche» de dernière minute de Gourcuff, permet aujourd'hui à l'En d'entrevoir au minimum, sa qualification à l'ultime tour qualificatif au Mondial russe. Il ne saurait en être autrement pour les Verts, sinon celui d'entamer la suite de leur parcours vers le Mondial 2018, à partir du mois de mars 2016, avec ou sans Christian Gourcuff, prestige oblige.