Un rassemblement s'est tenu hier à la place de la Liberté «Saïd Mekbel» en hommage à Razika Chérif, jeune femme froidement assassinée, il y a quelques jours, à M'sila pour avoir refusé les avances de son agresseur. Des militants politiques, associatifs, des féministes, des syndicalistes et des militants des droits de l'homme se sont donné rendez-vous pour rendre hommage à la mémoire de la victime et à toutes les victimes de la violence faite aux femmes. Pour Farida Kafi, militante féministe et élue du FLN, «il s'agit d'abord de dénoncer cet odieux assassinat» et de témoigner de la solidarité avec la famille de la victime. Le candidat du RCD aux sénatoriales n'a pas caché son amertume quant à l'acte qui n'aurait jamais dû être si les lois de la République étaient en adéquation avec la réalité. Pour les participants, au nombre d'une soixantaine de personnes, la loi criminalisant les violences faites aux femmes doit être sortie des oubliettes et être débloquée pour que ce genre d'actes ne puisse plus se produire. «Ce qui s'est passé à M'Sila illustre la nécessité de relancer ce texte, qui freinera cette violence inouïe contre la femme». Validé par l'APN, le texte criminalisant les violences faites aux femmes est toujours bloqué au sénat, affirment les participants qui se montrent convaincus qu'il «est temps d'agir pour que d'autres femmes ne subissent pas le même sort que Razika, car exposées à la même menace». Hier les militants de Béjaïa ont dit haut et fort «halte à la violence et aux crimes commis contre la femme!».