Le ministre de la Justice, garde des Sceaux «La liberté des gens ne dépend plus du procureur, mais du juge du siège dont l'indépendance est plus que concrète et sans aucune ombre», a articulé le ministre. C'est une première pour Tayeb Louh, le ministre de la Justice, depuis septembre 2013, date de son installation à la tête du secteur prioritaire dans le programme du président de la République que de réussir le tour de force de réunir à Djenane El Mithak (Alger), les cadres centraux, les 84 chefs de cour du pays avec un ordre du jour salé. Tous les cadres de la justice, sauf les présidents de la Cour suprême, du Conseil d'Etat et du procureur général de Cour suprême. Les retrouvailles étaient chaleureuses. Djamel Gasmi, le frais président de la cour de BBA faisait figure de junior aux côtés de Ramdane Bezzi, Brahim Kherabi, Zouaoui Laâdjine, Arezki Mesloub et autres Zouggar, Boukhorsa, Djamila Zigha et Zoubida Charafedine, M'hamed Bekheili, Djaâdi, Abdi, Brahmi, Mokhtar Lakhdari, Abdelhalim Akka, Salim Laâdaouari, les trois directeurs «clés» du ministère étaient conviés à donner des conférences-débats autour des affaires pénales, de la modernisation, des moyens et des finances. Auparavant, le ministre était ému à son arrivée, car il avait dû revoir des têtes de vieilles connaissances, à commencer par Tayeb Belhachem, l'inspecteur général et Boudjemaâ Aït Aoudia, le DRH. Il faut de suite relever que le discours adressé à ses chefs de cours a été aussi orienté, en partie, en direction de la presse sur laquelle Louh mise beaucoup pour ce qui est de la sensibilisation des réformes profondes engagées. Il a même «prié» les journalistes d'être seulement objectifs en reprenant des avis contraires à ce qui se réalise en peu de temps. L'assistance était attentive et les rédacteurs seront conviés à plier bagage, car les travaux étaient sous le sceau du... huis clos! Un sacré lundi décidément pour les robes noires à la veille de l'ouverture de l'année judiciaire 2016. Tayeb Louh, ministre de la Justice, garde des Sceaux, se lève et par la faute d'une sono défectueuse, prend son temps pour débuter sa courte intervention, la première faite devant tous les chefs de cours du pays. Comme d'habitude, il rappelle de suite les résultats de la réforme initiée en 1999 par Bouteflika et en loue les effets sur la magistrature, surtout avec les importantes et profondes réformes à tous les niveaux, comme par exemple l'apport d'experts et de techniciens aux côtés du ministère public, l'entrée en jeu des médiateurs qui transitèrent d'une manière scientifique et moderne. «En vue de faire tomber la tension sur le corps, nous avons décidé la comparution immédiate, la meilleure trouvaille de nos équipes chargées de réformer le système du parquet. Ce sera au juge du siège de décider du sort d'un suspect, contrairement à ce que fait maintenant le parquet. Cette procédure tend à consolider le rôle du juge du siège, pièce-maîtresse de la réforme pour ce qui est du pouvoir judiciaire qui laissera le droit et la défense participer en même temps à l'assistance de son client», a articulé Louh, heureux, qui a clarifié certains points à propos d'axes introduits depuis deux ans. Le mandat de dépôt a aussi été évoqué par le premier parquetier du pays qui s'est félicité des premiers résultats nés de cette grandiose réforme. «La liberté des gens ne dépend plus du procureur, mais du juge du siège dont l'indépendance est plus que concrète et sans aucune ombre», a articulé le ministre. Tayeb Louh a aussi tenu à mettre en exergue ceux qui font les déclarations erronées autour de cette réforme, surtout lorsque ces «donneurs de leçon» prétendent être du domaine judiciaire. Un domaine judiciaire fort et qui ne pliera jamais devant les attaques de charlatans. S'adressant aux 98 présidents de cour et procureurs généraux du pays, il donnera un aperçu sur l'évolution de la démarche du parquet et donnera des exemples concrets, prouvant qu'une réforme ne réussit, que si le justiciable ressent du plaisir au moment où il quitte la salle d'audience ou le guichet unique. Les monstrueux rôles qui s'amassent face aux juges ont aussi été abordés, juste de quoi attirer l'attention sur les appels et pourvois excessifs. L'assistance du suspect par son avocat a aussi été louée par Louh, qui s'est dit outré par certaines déclarations lancées à tort et à travers pour ce qui est des profondes réformes introduites, lancées pour l'édification d'un Etat de droit à construire pierre par pierre, pas à pas, car cette réforme a été l'oeuvre du seul président de la République, jaloux de sa «priorité» des priorités» de son vaste programme. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux s'est longuement étalé sur la prochaine entrée en scène de l'ADN qui sera d'un précieux apport à la justice. Il revient sur l'interdiction à tout citoyen de circuler sur le territoire ou désirant le quitter, il dit à haute voix: «A part le juge du siège, nul ne peut le faire, à part le juge!» Visant les détracteurs, il balance sans ton: «Pourquoi n'aviez-vous rien entrepris à ce propos avant l'arrivée du président de la République?» L'assistance était attentive au plus haut degré.