L'assemblée générale de l'ONU a adopté la résolution sans aucun vote contre. L'assemblée générale de l'ONU a adopté, vendredi dernier, une nouvelle résolution en faveur du peuple du Sahara occidental. Elle sera ainsi la énième résolution à être votée pour appuyer le plan Baker. Un plan de règlement du conflit qui oppose la Rasd et le Maroc et qui prévoit clairement le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, soumis au joug colonial depuis 1975. Cette résolution adoptée par l'ONU «constitue une nouvelle victoire pour le peuple sahraoui et consacre ses droits inaliénables à l'autodétermination et à l'indépendance», a affirmé M.Mohamed Salem Ould Salek, ministre des Affaires étrangères de la République sahraouie à l'APS, à l'issue de l'adoption. L'ambassadeur de la Rasd à Alger a accueilli, pour sa part, avec beaucoup de satisfaction l'approbation de la résolution. Contacté, l'ambassadeur nous a affirmé qu'il était optimiste pour peu que les pays représentés au sein des Nations unies fassent pression sur le Maroc pour qu'il se conforme enfin à la légalité internationale. Il faut souligner, en outre, que l'assemblée générale de l'ONU a adopté la résolution sans aucun vote contre. Même le Maroc était resté figé puisque son représentant au sein des Nations unies n'a pas dit non à la résolution ne serait-ce que pour le principe. Ainsi, malgré la campagne diplomatique acharnée lancée par Mohammed VI pour amener les pays, notamment de la rive Nord (France, Espagne, etc.) à l'épauler dans sa démarche expansionniste, la nouvelle résolution vient d'infliger un autre «revers» à Sa Majesté le roi. «Le fait qu'aucun pays au monde ne s'est prononcé contre la résolution qui vient d'être adoptée par l'assemblée générale témoigne de la volonté de la communauté internationale à vouloir aller vers un règlement du conflit en permettant au peuple sahraoui de décider de son sort», a affirmé M.Ould Salek. Partant de ce constat, le gouvernement de la Rasd ainsi que le Front Polisario ont tenu à lancer un appel à la communauté internationale pour exercer les pressions nécessaires sur le Maroc pour qu'il «mette fin à son aventure coloniale au Sahara occidental». C'est justement là que réside la problématique. Depuis des années, l'instance onusienne ne cesse d'adopter des résolutions en faveur du peuple sahraoui et d'appeler le Maroc à coopérer et à respecter, ce qui a été décidé au sein de l'ONU, en vain. La question qui coule de source est jusqu'à quand la monarchie marocaine continuera-t-elle à narguer la volonté internationale? Devant cet état de fait, l'ONU ne devrait-elle pas penser à des sanctions pour persuader le roi de revoir sa copie? L'ONU gagnerait beaucoup en crédibilité en faisant respecter ses résolutions particulièrement quand elles sont votées à l'unanimité, comme c'est le cas ici. A l'approche de la fin du mandat de la mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), prévu pour le 30 avril 2005, le Bassin méditerranéen, les pays du Maghreb et toute la région, en fait, se porteraient beaucoup mieux après le règlement du conflit. Dans une conférence de presse animée, hier, à Alger, l'ambassadeur de la République arabe sahraouie (Rasd), M.Mohamed Yeslem Beissat, a estimé justement là-dessus que seule l'application du plan Baker et du plan de règlement onusien de 1991 pouvaient résoudre le conflit du Sahara occidental. M.Beissat a tenu à rappeler, par ailleurs, qu'au moment où le monde célébrait la Journée mondiale des droits de l'Homme, 150.000 réfugiés sahraouis sont contraints de vivre dans des camps, 500 militants sahraouis dans les territoires occupés sont portés disparus et 200 détenus politiques sahraouis sont jetés, à ce jour, dans les prisons marocaines. La communauté internationale est plus que jamais interpellée afin de réagir et d'obliger l'un des derniers colonisateurs de ce XXIe siècle à se plier à la légalité internationale et aux innombrables résolutions des Nations unies et du Conseil de sécurité.