Le parcours algérien du journaliste français a été passé en revue lors du débat organisé autour de son oeuvre au musée des Beaux-Arts. Le parcours littéraire et artistique du journaliste français Victor Barrucand a été le sujet du débat organisé jeudi dernier au Musée des Beaux-Arts d'Alger. En effet, cette initiative a été prise à l'occasion de la réédition de son ouvrage «L'Algérie et peintres orientalistes» paru aux Editions du Tell à Blida en mai dernier. Ce livre a été édité en deux volumes, le premier comprend quelques réflexions faites sur l'évolution artistique en Algérie et de courtes présentations de peintures et de poèmes évoquant des villes algériennes. En revanche, le deuxième volume présente 24 planches en couleurs de peintres qui appartiennent à l'école d'Alger comme Louis Antoni, Armand Assus, Maurice Bouviolle, Mohamed Racim. Ainsi, la directrice du Musée national des Beaux-Arts d'Alger, Mme Dalila Orfali, dans une intervention, a mis en exergue certaines critiques se rapportant fondamentalement au titre de l'ouvrage de Victor Barrucand qui qualifie les peintres algériens et français natifs d'Algérie de «peintres orientalistes». Mme Orfali dira à ce propos que ces artistes «sont des peintres qui appartiennent à l'Ecole d'Alger, laquelle Ecole existait bien avant l'arrivée de Barrucand en Algérie». Par ailleurs, le directeur adjoint éditorialiste aux Editions Phébus (France), Eric Dussert, a, lors de la présentation de la nouvelle publication, mis en exergue, lors d'une conférence de presse qu'il a animée à Alger, les contributions littéraires du journaliste métropolitain Victor Barrucand qui, dira-t-il, a «tant aimé l'Algérie». Né en 1864 à Poitiers en France et décédé à Alger (El Biar) en 1934, Barrucand, quitte la métropole en 1900 pour occuper le poste de rédacteur en chef du quotidien algérois Nouvelles, pour acquérir deux ans plus tard (en 1902) le journal El Akhbar, «le plus ancien journal de la colonie française», selon M.Dussert. A travers les huit pages du quotidien bilingue El Akhbar, Barrucand, dira le conférencier, «a défendu dans ses articles la cause de certains +indigènes+ qui réclamaient l'assimilation des Algériens dans l'administration française», le conférencier a indiqué «signé, en Une, des articles d'opinion et polémistes. Il a également associé a son travail, dès le lancement de son journal, une équipe de lettrés et de traducteurs arabophones ainsi que des journalistes renommés comme Jean Rodes, Pierre Mille et autres écrivains algériens et métropolitains tels l'Emir Khaled, Bencheneb, Albert Tustes et Magali Boisnard». Outre ses écrits incendiaires face au colonisateur, l'écrivain et journaliste, souligne M.Dussert, «s'est engagé aux côtés des intellectuels musulmans et français pour conduire leur liste aux élections municipales d'Alger». En 1930, le journaliste publie L'Algérie et les peintres orientalistes aux Editions Arthaud à l'occasion du centenaire de la colonisation de l'Algérie. L'ouvrage est une somme de critiques et de réflexions sur l'art et la peinture en Algérie, qu'il a diffusées tout au long de sa vie dans les pages de ses journaux. Ces engagements politiques, affirmera l'orateur, ont provoqué la «colère de certains intellectuels métropolitains qui voyaient en lui, grâce à ses oeuvres littéraires et artistiques, un leader colonial en Afrique, et non le grand journaliste algérien qu'il était devenu et qui manquait à l'Algérie»