Programme alléchant et vive compétition entre les réalisateurs pour décrocher «El Aneb d'or» mis en jeu dans cette édition. Les thématiques des films ont eu trait au commun quotidien des pays du Bassin de la Méditerranée. Même en l'absence de leurs réalisateurs, les films ont drainé un très grand public. Au troisième jour du Festival du cinéma méditerranéen, le Théâtre régional d'Annaba et le Palais de la culture n'ont pas désempli. A raison de deux projections/j par structure, les cinéphiles ont assouvi une grande soif culturelle. Les journées du vendredi, et samedi ont été marquées par la projection du film «Adama» (France) et «Les 18 Fugitives» (Palestine) sur les quatre films retenus. Bien que présentés sans la présence de son réalisateur, Simon Ruby, «Adama» a drainé un large public. Inspiré d'une histoire réelle des tirailleurs sénégalais durant la Première Guerre mondiale (1914-1918). «Adama» ce jeune Africain de 12 ans, quitte pour la première fois son village et part en 1916 à la recherche de son grand frère, dans les labyrinthes des fosses de Verdun, en France. Ce voyage de recherche lui fait découvrir les affres de la guerre, mais surtout une grande solidarité au front. Le réalisateur se voulait être un messager de paix et de tolérance, à travers son film «Adama». Cette illustration lui a permis de remporter le Prix de la meilleure oeuvre au dernier Festival international de Gijon en Espagne. «Les 18 Fugitives» seconde projection en lice, réalisée par le Palestinien Amer Shomali et Paul Cowari. Traitant le conflit israélo-palestinien, le réalisateur a mis en relief la peur «phobie» israélite. L'histoire de 18 vaches passées en contrebande à Beit Sahour en Cisjordanie, devaient servir de source de vie pour une communauté palestinienne. Considérées comme une menace pour la sécurité israélienne, ces vaches sont traquées par l'armée de l'occupant. Avec beaucoup d'humour et de talent, de l'artiste palestinien Amer Shomali, cette histoire de résistance pacifique et, qui mènera à une autre forme de désobéissance civile - la grève des impôts - est revisitée dans «The Wanted 18». La journée du dimanche quant à elle, a été marquée par la projection du film «Opération Maillot» du réalisateur Okacha Touita. Un film produit par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), dans le cadre du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Se penchant sur une partie de l'histoire, Okacha Touita illustre l'histoire de ce jeune aspirant de l'armée française qui, convaincu de la cause algérienne, de par ses origines notamment, décide de détourner un lot d'armes au profit des combattants de la libération (CLD). Des groupes mis sur pied par le Parti communiste algérien (PCA), ayant rejoint dès leur création les rangs de l'ALN (Armée de libération nationale). S'appuyant sur les témoignages de proches de Henri Maillot, sa soeur Yvette Maillot entre autres, le réalisateur a, pu restituer l'histoire de ce pied noir communiste mort les armes à la main pour que vive l'Algérie indépendante. L'illustration de ce parcours émouvant, Touita a tenu à reproduire dans l'ordre chronologique les scènes coloniales de l'époque. En grande partie, le film s'est déroulé dans le maquis, matérialisé par des éléments évocateurs de vie quotidienne des combattants. Okacha Touita, réalisateur d'«Opération Maillot» «On n'a pas le droit de changer l'Histoire» A l'issue de la projection de son film «Opération Maillot» Okacha Touita, réalisateur, dans un point de presse a estimé que «personne n'a le droit de changer l'Histoire». Rappelant dans le sillage l'existence du «MNA» qui avait existé et que l'on n'en parle même pas, le réalisateur dira: «Comment peut-on ne pas parler des mouvements et de ces combattants de la guerre d'Algérie, tout comme le 'MNA''?» Sur la thématique de cette réalisation, il estime que son oeuvre se voulait une «reconnaissance envers Henri Maillot et tous ceux qui ont contribué au combat libérateur du peuple algérien, entre autres Maurice Laban», un autre martyr de la cause algérienne tombé en même temps que Maillot. Pour le réalisateur, le film est «un devoir envers la mémoire d'un militant de la stature d'Henri Maillot, martyr de la Révolution algérienne. Okacha Touita affirme s'être entièrement appuyé sur les témoignages de proches d'Henri Maillot, notamment sa soeur Yvette, pour restituer l'histoire de ce pied-noir mort, dans une embuscade de l'armée française le 5 Juin 1956 à l'âge de 27 ans les armes à la main. «Ce film est ́ ́un devoir envers la mémoire d'un militant de la stature de Henri Maillot, martyr de la Révolution algérienne ́ ́, à l'instar de tous les martyrs tombés au champ d'honneur», devait estimer le réalisateur.