Le président du MSP, Abderezzak Makri a défié Amar Saâdani d' «accepter la compétition électorale honnête et loyale sans l'aide des cellules informatiques de distribution de quotas et les chambres noires ou la fraude». «Toi qui prétends avoir la capacité de peser sur la décision politique et avoir le soutien du peuple, je te défie de supprimer le monopole du ministère de l'Intérieur sur la gestion du processus électoral et de mettre en place une instance indépendante et permanente de la gestion des élections», a martelé Makri lors de son meeting organisé hier à la Safex, Pins maritimes (Alger). Dans son discours prononcé devant les jeunes de son parti, venus des quatre coins du pays, Makri qui «refuse de répondre aux propos insultants proférés à l'égard de sa formation par le secrétaire général du FLN», défie Saâdani de «jauger la place, la taille et le poids de son parti dans l'espace politique national, en acceptant les règles du jeu démocratique à travers une compétition électorale libre, crédible». «Nous, au MSP on en a marre de l'équipe qui nous gouverne», a martelé Makri en guise de slogan repris en coeur par l'assistance. «Ceux-là ont mené l' Algérie vers la faillite totale après avoir gaspillé 800 milliards de dollars», a-t-il appuyé. «Ils ont élaboré une loi de finances qui fera basculer des millions d'Algériens sous le seuil de pauvreté d'ici peu», a-t-il prévu. «On ne leur pardonnera jamais et on ne leur tendra pas la main comme par le passé, car contrairement aux années de feu et de sang de 1990, l'Algérie, aujourd'hui, bénéficie d'une stabilité qu'elle risque de perdre», a-t-il indiqué. Il ne leur reste qu'une chose à faire: «Accepter la main tendue de l'opposition pour sauver ce qui peut l'être», a-t-il enchaîné. Makri qui ne cache pas ses rencontres avec les hauts responsables de l'Etat a voulu faire savoir qu' «à chaque entrevue il s'est efforcé de prouver et de les convaincre qu'ils mènent l'Algérie vers le chaos». Pour Makri, «il n'existe sur le terrain politique que deux projets en confrontation: celui de l'opposition qui exige à travers la plate-forme de Mazafran la mise en place d'une transition démocratique et celui du pouvoir en place». «Le MSP est avec le premier», a-t-il réitéré. «Notre responsabilité historique nous empêche de leur donner une autre opportunité car le pays est vraiment en danger», a-t-il soutenu. Tout en affirmant que «toute transition économique nécessite l'entente, le consensus et le soutien de tous», il conditionne ce pacte par «la négociation au préalable d'une période de transition démocratique avec le pouvoir car les conditions, la conjoncture diffèrent de celle prévalant durant la tragédie nationale». Dans cette optique, il dira que «le MSP ne montera plus à bord du train du pouvoir qui prend feu et se dirige vers l'inconnu». Le chef de cette formation islamiste a souligné que «le MSP a pris sur son compte la responsabilité historique de sensibiliser les Algériens, à travers ses multiples actions de proximité locale et régionale qui se succèdent». Juste avant le meeting d'Alger à l'occasion du 11 Décembre, qui sera suivi par un autre à Mostaganem, ce parti a tenu des rassemblements à Skikda et Biskra.