Pour lui, tout contact avec le pouvoir, pour des partis membres de la CNLTD, doit avoir l'assentiment préalable de la Coordination. Le parti du Front pour la justice et le développement (FJD) d'Abdallah Djaballah ne quittera pas la Coordination nationale pour la transition démocratique (CNLTD). Il y reste, mais pose ses "conditions". À l'issue de la réunion de son bureau exécutif, le PJD a expliqué que l'alliance entre les partis de l'opposition est un "acquis" à sauvegarder, car "la CNLTD a semé l'espoir au sein de la société". Le parti de Djaballah, qui a sévèrement critiqué l'entrevue entre Makri et Ouyahia, a rappelé qu'au sein de cette structure de l'opposition, "les points de vue sur une transition démocratique convergent", dans le but "de mettre sur pied un réel système politique démocratique". Le parti a ajouté que l'objectif tracé par la CNLTD est conforté par "l'illégitimité" du pouvoir en place et que chaque initiative de pourparlers avec le pouvoir "doit être décidée au sein des instances de la CNLTD". Le parti de Djaballah, qui semble ne pas être convaincu par les assurances du chef du MSP sur ses intentions en acceptant de rencontrer Ahmed Ouyahia, en tant que chef de cabinet de la présidence de la République, a rappelé aussi que la plateforme de la CNLTD décidée à Mazafran, en juin de l'année écoulée, comportait la revendication d'une instance nationale autonome pour une élection présidentielle anticipée, ainsi qu'un dialogue national sous la houlette du nouveau président élu pour l'élaboration d'une nouvelle loi fondamentale pour la reconstruction des institutions et le système politique national. "Le respect et la fidélité à la plateforme de la CNLTD n'est pas une contradiction avec l'autonomie des formations politiques", a ajouté le bureau exécutif du FJD en direction du MSP, précisant que les partis qui ont décidé "de leur propre chef" de céder "un tant soi peu sur leur liberté" avait pour objectif "l'intérêt collectif" qui ne serait être atteint "sans un travail collectif et concerté dans le cadre du respect de la plateforme de la CNLTD". Le FJD ne s'est pas contenté de ces attaques répétées contre le MSP, mais il a souligné qu'il reste au sein de la CNLTD et que "tout pourparler entre un parti de la Coordination et le pouvoir est synonyme de trahison". "Un contact avec le pouvoir va certainement attenter à la crédibilité de la CNLTD", écrit le parti de Djaballah, ajoutant que cela "confortera le pouvoir dans sa position en affaiblissant notre structure". Il y a lieu de rappeler que le Conseil consultatif du MSP, qui s'est réuni avant-hier à Alger, a rassuré ses partenaires de la CNLTD sur "ses réelles intentions", en engageant des concertations avec Ahmed Ouyahia. Abderrezak Makri, président du Mouvement de la société de pour la paix (MSP), s'est encore une fois expliqué sur sa rencontre avec Ahmed Ouyahia. Makri a aussi répondu à ses détracteurs au sein de la CNLTD qu'ils qualifient "d'agresseurs injustes", rappelant que son parti "a une histoire et une morale" qui leur interdisent de telles démarches. Il a reconnu qu'une aile au sein du MSP "s'agite" à réorienter le parti pour revenir au gouvernement, mais "les militants de base ne vont pas accepter cela", a-t-il dit. Makri s'est appuyé sur une décision du dernier congrès qui interdit tout rapprochement avec le pouvoir "sans une élection libre et transparente". Ce "rempart" imposé par le dernier congrès "réduit" le champ de manœuvre des adversaires de Makri à l'intérieur du parti. Par ailleurs, le chef du MSP a souligné que son parti travaille "dans le sens de la sauvegarde de l'unité de l'opposition". M. M.