Le président du MSP, dont le parti boycotte la présidentielle de demain, a déclaré : «La campagne électorale qui vient de s'achever a finalement donné raison à notre position de ne pas participer à la mascarade électorale de demain.» «Si l'élection est libre, il sera impossible à Bouteflika de gagner. Mais elle sera truquée et le président sera élu pour un 4e mandat», a déclaré le président du MSP lors d'une conférence de presse animée hier à Alger. Le leader islamiste a énuméré les cas de fraude qui ont existé jusque-là. Parmi les preuves citées par le chef du MSP, on note : «L'utilisation des moyens de l'Etat au bénéficie du président-candidat, la réquisition des travailleurs des entreprises et administrations publiques pour assister aux meetings des 7 mandataires du candidat du pouvoir et l'exploitation des médias publics au profit du chef de l'Etat.» Pour le MSP, «il faut aller au-delà de la présidentielle». «Le pouvoir va être confronté, au lendemain de l'élection, à une nouvelle guerre. Si les composantes du système se sont entendues sur le candidat, elles vont se quereller pour désigner celui ou ceux qui vont gouverner après l'élection», a-t-il indiqué. «C'est pour cela que la seule solution est une vraie transformation démocratique qui conduira le pays vers un changement», a-t-il suggéré. Cela commence, selon Makri, par «une transition inclusive» qui concerne autant le pouvoir que l'opposition. «Nous allons vers une conférence nationale des forces de l'opposition pour sortir avec une plateforme que nous allons soumettre au pouvoir. Si ce dernier accepte, c'est bon. Sinon, nous allons continuer à faire pression par tous les moyens légaux et pacifiques afin d'amener les autorités à accepter une vraie sortie de crise», ajoute Makri. Et de poursuivre : «Le pouvoir algérien est fou. Mais il a la chance de trouver en face de lui une opposition sage.» Pis, Makri accuse le pouvoir d'instrumentaliser «la peur du retour aux années 1990» pour asseoir son autorité. Revenant sur les événements de Ghardaïa, Abderrazak Makri a déclaré : «Cette crise signifie l'échec du pouvoir, car soit ce pouvoir est incapable de gérer cette situation, soit il est complice.»