Le secrétaire d'Etat américain John Kerry sera reçu mardi par le président russe Vladimir Poutine à Moscou pour parler de la Syrie et du groupe autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daesh), à une semaine d'une possible conférence internationale, a annoncé vendredi le département d'Etat. «Ils vont s'entretenir des efforts en cours pour parvenir à une transition politique en Syrie et des efforts simultanés pour affaiblir et détruire l'EI», a déclaré un porte-parole de la diplomatie américaine, Mark Toner, à Paris, en marge de la conférence internationale sur le climat COP21 à laquelle participe John Kerry toute cette semaine. Les entretiens russo-américains porteront également sur la crise dans l'est de l'Ukraine, a précisé M.Toner. M.Kerry verra aussi son homologue russe Sergueï Lavrov. Malgré ces frictions, les Etats-Unis et la Russie sont les principaux instigateurs d'un processus diplomatique visant à mettre fin à la guerre civile en Syrie, dans le cadre du Groupe international de soutien à la Syrie. Ce groupe de 17 pays et de trois organisations multilatérales doit se retrouver à New York le 18 décembre sous les auspices de l'ONU, avec l'objectif de faire avancer la perspective d'un cessez-le-feu négocié. Mais Moscou et Washington attendaient les résultats d'une réunion des groupes armés et de l'opposition syriens, mercredi et jeudi à Riyadh, avant de confirmer de manière certaine le rendez-vous de New York, qui serait le troisième sous ce format après deux sessions à Vienne le 30 octobre et le 14 novembre. Les mouvements d'opposition syriens ont annoncé jeudi leur accord pour des négociations avec le régime de Damas, mais ont exigé le départ du chef de l'Etat syrien Bachar al-Assad au tout début d'une éventuelle période de transition. Cette exigence d'un départ de M.Assad pourrait constituer un point de blocage pour les puissances qui le soutiennent, d'abord la Russie, et M. Kerry a indiqué vendredi qu'il allait approfondir les discussions avec les Saoudiens pour «démêler des noeuds» dans l'accord de Riyadh. A Washington, le porte-parole du département d'Etat John Kirby a estimé «pas étonnant qu'ils (les groupes d'opposition) aient adopté ce point de vue sur l'avenir d'Assad» mais a reconnu qu' «il restait beaucoup de travail à faire» pour parvenir à une position consensuelle sur le départ du président syrien. «Toute le monde est d'accord pour dire que l'avenir de la Syrie ne peut pas se faire avec Bachar al-Assad. Tout le monde. Maintenant la question de savoir quand il s'en ira, comment et selon quels termes, doit encore être décidée, non seulement par la communauté internationale, mais aussi par l'opposition elle-même», a admis M.Kirby. Il a également laissé la porte ouverte à ce que la conférence prévue le 18 décembre soit repoussée: «Je ne peux pas exclure la possibilité que cette réunion ne se tienne pas», a dit le porte-parole lors de son point presse.