Les groupes de l'opposition syrienne ont annoncé à Ryadh qu'ils pourraient rencontrer la délégation gouvernementale au début du mois de janvier en vue d'éventuels pourparlers pour mettre fin à un conflit qui a fait depuis mars 2011 plus de 250.000 morts , au moment où la communauté internationale intensifie ses efforts pour discuter du processus de transition politique en Syrie. Cette annonce a été faite à l'issue de la rencontre des groupes de l'opposition tenue deux jours durant (mercredi et jeudi) à Ryadh, où ils ont réitéré que le président Bachar al-Assad devait démissionner pour qu'une transition politique soit engagée en Syrie, a rapporté la chaîne d'informations saoudienne Al Arabiya vendredi. La conférence, qui a rassemblé une centaine de représentants de l'opposition politique et armée syrienne, visait à unifier les rangs de cette opposition en vue d'éventuels pourparlers pour mettre fin à un conflit qui a fait depuis mars 2011 plus de 250.000 morts et poussé à l'exode des millions de personnes. Les participants se sont dit "prêts à entrer dans des négociations avec des représentants des autorités syriennes sur la base de la déclaration de Genève-1 (30 juin 2012) et des résolutions internationales pertinentes (...) dans un délai à convenir avec l'ONU", selon leur communiqué final publié après deux jours de discussions. "Nous sommes parvenus à un accord sur une vision unifiée d'un processus de règlement et sur (la formation) d'une instance suprême" pour superviser la délégation aux négociations avec le gouvernement de Damas, a déclaré Souheir al-Atassi, une dirigeante de la Coalition nationale, principale composante de l'opposition en exil. Dans le communiqué, une centaine de représentants des groupes d'opposition syriens ont convenu que "tous les segments de la société syrienne devaient être représentés dans le futur système politique". Les participants ont également convenu que la crise syrienne devait être résolue via des solutions politiques, et se sont engagés à remettre sur pied les autorités militaires et de sécurité du pays, rejetant ainsi "la présence de tous les combattants et groupes armés étrangers" et ont demandé "leur départ immédiat." Consultations trilatérales à Genève en vue d'un processus de transition politique La Russie, les Etats-Unis et l'ONU doivent se retrouver vendredi à Genève pour discuter du processus de transition politique en Syrie, ont annoncé mercredi Moscou et Washington. "Nous aurons des consultations trilatérales entre la Russie, les Etats-Unis et l'ONU", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov, précisant que l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, participerait aussi à ces discussions. Le porte-parole du département d'Etat américain John Kirby a confirmé que la secrétaire d'Etat adjointe pour le Moyen-Orient Anne Patterson se rendrait à Genève vendredi pour parler avec la Russie et l'ONU "des progrès vers une transition politique et, précisément, pour essayer d'obtenir le cadre et l'architecture d'un cessez-le-feu" en Syrie. Cette réunion trilatérale se tiendra dans le cadre d'un processus diplomatique international relancé fin octobre à Vienne par 17 pays, dont les Etats-Unis, la Russie, l'Arabie saoudite et l'Iran, et trois organisations multilatérales (ONU, UE, Ligue arabe), qui ont fixé un calendrier prévoyant une rencontre à compter du 1er janvier entre représentants de l'opposition syrienne et du gouvernement de Damas, avant un cessez-le-feu, la formation d'un gouvernement de transition dans les six mois et l'organisation d'élections d'ici 18 mois. Réunion internationale à New York vendredi prochain Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a estimé que les discussions entre groupes d'opposition syrienne à Ryadh se déroulent de manière constructive, ce qui renforce les chances de tenir une réunion internationale sur la Syrie à New York le 18 décembre. "Nous travaillons sur une possible rencontre à New York", a-t-il confirmé, soulignant que "tout n'est pas verrouillé, mais la réunion en Arabie saoudite semble très constructive à ce stade. On va attendre les résultats de cette conférence". Ce rassemblement s'inscrit dans le cadre d'un processus diplomatique international, mené notamment par les Etats-Unis, la Russie et l'Iran. Jusqu'à présent, les réunions internationales sur la Syrie se sont tenues à Vienne, mais les Etats-Unis ont prévu d'accueillir la prochaine à New York. La Russie a lié sa participation à des progrès à Ryadh. Pour John Kerry, sa tenue est de plus en plus probable. "Tout le monde avance dans la direction souhaitée pour arriver rapidement à un processus politique et le mettre en route sous les auspices des Nations unies", a-t-il dit. John Kerry avait annoncé mercredi qu'il se rendrait à Moscou la semaine prochaine pour tenter, avec les dirigeants russes, de progresser vers une solution au conflit meurtrier en Syrie.