La crise qui secoue le bureau de wilaya du RND depuis des années vient d'avoir une répercussion directe même sur les élections sénatoriales. C'est un véritable coup de théâtre qui vient de se produire dans la wilaya de Tizi Ouzou. En effet, au moment où tout le monde croyait que le Rassemblement national démocratique (RND) n'allait pas présenter de candidat aux sénatoriales, compte-tenu du fait qu'il détient un nombre assez faible d'élus, deux de ces derniers ont annoncé officiellement leur candidature. Ainsi, la crise qui secoue le bureau de wilaya du RND depuis des années ainsi qu'un certain nombre de sections communales, vient d'avoir une répercussion directe même sur les élections sénatoriales. Déjà qu'avec un seul candidat, les chances pour le RND de remporter cette élection est presque nulle, le nombre de ses élus étant à peine de 70, d'aucuns s'interrogent sur ses chances avec deux candidats en lice. Toutefois, une précision de taille mérite d'être soulignée. Il s'agit en fait de l'un des deux candidats se présente, non pas sous la casquette du RND, mais à titre indépendant, la direction locale du RND lui ayant refusé la validation de sa postulation. Il s'agit pour rappel de Idir Nekkache, premier vice-président de l'Assemblée populaire communale de Tizi Ouzou dont la présidence est détenue par Ouahab Aït Menguellet, élu du Rassemblement pour la culture et la démocratie. Le second candidat du RND, qui vient d'annoncer son intention de se présenter à ce vote est Ali Zemirli. Ce dernier est, quant à lui, vice-président de l'Assemblée populaire de la wilaya de Tizi, dont les rênes sont détenues par Hocine Haroun, du Front des forces socialistes, également en lice pour les sénatoriales qui auront lieu le 29 décembre prochain. Ali Zemirli, par ailleurs cadre du secteur de la jeunesse et des sports, contrairement à Idir Nekkache, a eu l'aval et le parrainage de sa formation politique, le RND. Quant à Idir Nekkache, les responsables de wilaya du RND ont justifié leur refus d'accepter sa candidature par le fait «que depuis plusieurs mois, voire années, Idir Nekkache, n'aurait plus activé dans les rangs du parti». En tout cas, ces deux candidatures ne pèseront que dans la mesure où les jeux des alliances seraient déterminants en cas d'un deuxième tour. Ils auront alors à négocier avec les candidats favoris le report de leurs voix. Car théoriquement, ce sont les candidats du RCD et du FFS qui détiennent le plus de chances de remporter ce vote. Avec 317 élus dans la wilaya de Tizi Ouzou, le RCD vient en tête des partis favoris pour cette élection sénatoriale. Le RCD est suivi de près par le FFS avec 275 élus aux APC et à l'APW. De son côté, le FLN n'a que 170 élus. Et pour l'instant, il n'a bénéficié d'aucun soutien officiel de la part d'autres partis n'ayant que peu de sièges aux APC. Le Mouvement populaire algérien (MPA), qui compte quelques élus dans la wilaya, soutiendra le candidat du FFS conformément à l'appel lancé par Amara Benyounès, le chef du parti, lors de son meeting animé il y a vingt jours à Aïn El Hammam. Pour l'instant, on ne sait pas pour qui voteront les élus du Parti des travailleurs ni ceux des autres partis politiques. Il en est de même pour les dizaines d'élus issus des listes indépendantes. Si, dans les années précédentes, les élections à Tizi Ouzou se jouaient inéluctablement entre le FFS et le RCD, depuis cinq années, la donne a changé dans la région avec la percée significative réalisée par le FLN mais aussi par le RND. Désormais, tout se joue avec ces deux partis mais parfois avec même les voix des indépendants. Car, dans une élection comme la sénatoriale, même une seule voix pourrait faire la différence. On l'a vérifié à maintes reprises dans le passé où des candidats donnés pour vainqueurs à tous points de vue, ont fini par ne pas être élus à cause d'une surprise de la dernière minute. De même que des alliances contre nature ont été souvent scellées à l'occasion des sénatoriales. On a ainsi vu le FLN voter pour le candidat du RCD et vice versa. Le suspense restera donc de mise jusqu'à l'opération de dépouillement après la tenue du deuxième tour dans la mesure où logiquement, aucun candidat ne pourrait remporter ce vote automatiquement après le premier tour.