Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a exécuté à Syrte une Marocaine accusée de «sorcellerie et de magie noire» et un Palestinien pour espionnage, ont indiqué hier les agences de presse proches des deux autorités rivales en Libye. «L'EI a décapité la femme sur une place publique» du centre de Syrte, ville située à 450 km à l'est de Tripoli et sous le contrôle du groupe ultra-radical, a indiqué, en citant des témoins, l'agence de presse proche du gouvernement reconnu par la communauté internationale basé dans l'est du pays. Le Palestinien a été tué par balles «pour espionnage» tandis qu'un Libyen a été amputé d'une main «pour vol», a ajouté l'agence. L'agence basée à Tripoli où se sont installées les autorités non reconnues a également indiqué que des témoins avaient vu des hommes armés de l'EI exécuter un homme et une femme «pour sorcellerie et opposition au groupe». De telles exécutions en public sont déjà menées par l'EI dans les territoires qu'il contrôle en Irak et en Syrie. Syrte, la ville natale du défunt Maâmar El Gueddafi, est la principale ville contrôlée en Libye par l'EI, qui gagne du terrain en profitant du chaos politique et sécuritaire que connaît le pays. L'EI y compterait 2.000 à 3.000 combattants, dont 1.500 à Syrte, selon une estimation de l'ONU. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a déclaré hier que l'EI commençait à progresser «vers l'intérieur» de la Libye avec pour objectif l'accès à des puits de pétrole.