Le ministre a affirmé que la cimenterie allait servir de tête de pont à un programme de privatisations. Les tabous d'hier sont les options d'aujourd'hui. Comme à l'époque du socialisme, la libéralisation est maintenant un choix d'Etat plus qu'une politique de gouvernement. Ce faisant, la privatisation des entreprises publiques n'avance pas. Le fait est reconnu par plusieurs personnalités de haut rang dans la sphère économique, dont le ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou. Mais, le grand argentier du pays ne s'arrête pas à ce constat. Il avance une solution qui, selon lui, va booster le processus de libéralisation. Il s'agit de la privatisation des industries du ciment. S'exprimant à l'ouverture d'une rencontre entre hommes d'affaires français et algériens mardi dernier, M.Benachenhou a affirmé que la cimenterie allait servir de tête de pont à un programme de privatisations destiné à libéraliser l'économie algérienne. «Les cimenteries algériennes qui sont aujourd'hui aux mains de l'Etat, ne produisent que 8 millions de tonnes chaque année. La demande, elle, est de 15 millions. C'est pourquoi, nous envisageons une privatisation de ce secteur afin de faire face aux besoins du marché» a-t-il expliqué. En Algérie, il y a 12 cimenteries publiques et une privée, appartenant à Orascom. Les 12 réunies ont une capacité théorique de 13 millions de tonnes, mais la production réelle n'est que de 8 millions de tonnes. Celle de Zahana à une capacité de 1.000.000 de tonnes alors qu'elle n'en produit que 500.000 et ce, depuis des décennies. Un privé s'est proposé de la reprendre et de doubler la production, il y a eu rejet. «Un opérateur privé égyptien a introduit à lui tout seul 4 millions de tonnes sur le marché algérien. Ce geste est la preuve que l`arrivée du privé dans ce secteur peut aider à satisfaire une demande croissante», a indiqué le ministre des Finances. L'Etat algérien s'est promis la construction d'un million de logements d'ici cinq ans. Le défi induit un énorme potentiel de croissance et une demande sans précédent pour les matériaux de construction ; et l'Etat se doit de trouver un palliatif pour satisfaire la demande nationale estimée à 15 millions de tonnes.