La Sonatrach n'a pas toutes les capacités techniques pour faire un développement entendu et nécessaire pour l'avenir de l'entreprise. Longtemps décrié par la Fédération des travailleurs du pétrole, du gaz et de la chimie (Fntpgc), l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures, objet d'une interminable polémique en décembre 2003 et gelé par le président de la République, revient sur la table des discussions à la faveur des déclarations du ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, faites lors de l'ouverture du séminaire sur le nouveau partenariat économique Algérie-France qui s'et tenu lundi à Ubifrance, l'agence française pour le développement international des entreprises. Evoquant la libéralisation de l'investissement dans l'économie algérienne et la loi sur les hydrocarbures, le grand argentier du pays a soutenu que le gouvernement va remettre sur le tapis le projet de loi sur les hydrocarbures parce que «nous avons atteint la conviction que nous avons besoin sinon de capitaux extérieurs, du moins d'expertise extérieure pour faire un développement ordonné des immenses potentialités pétrolières et gazières de l'Algérie». Il a ajouté sur ce point que l'Algérie a un opérateur national (Sonatrach) «expérimenté, réputé», mais néanmoins qui n'a pas toutes les capacités techniques pour faire un développement entendu et nécessaire pour l'avenir de l'entreprise. L'ouverture du capital de Sonatrach à des partenaires étrangers de ce fait n'est pas à écarter mais à souhaiter avec ardeur pour lui permettre de connaître un nouvel essor. Certaines sources affirment même que la nouvelle mouture est finalisée et se trouve au niveau du ministère de l'Energie et des Mines. Cette nouvelle mouture qualifiée, au niveau du département de M.Khelil, de conforme à l'esprit des précédentes comporte cependant quelques, nouveaux aménagements mais qui ne devraient cependant pas altérer le fond. Son adoption par le Conseil de gouvernement et le Conseil des ministres ne devrait pas poser de problème à en croire Benachenhou. «Nous remettons les choses à leur place. La devise du ministère que je dirige et qui est devenue celle du gouvernement, c'est qu'il faut aller du budget au marché», a-t-il expliqué. Auparavant, Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, à chaque fois que l'opportunité s'est présentée, a défendu son projet et à mettre les avantages qu'il estime que celui-ci confère au secteur des hydrocarbures. «Ce que nous avons mis dans cet avant-projet de loi ne relève pas d'un caprice mais répond, au contraire, à un besoin réel du secteur des hydrocarbures», a déclaré le ministre, Chakib Khelil, qui a toujours assuré que son département tient à défendre son projet de loi qui permettra à l'Algérie d'être compétitive sur le marché mondial. «L'industrie pétrolière et gazière a besoin d'un nouveau cadre législatif en Algérie, comme nous l'avons fait pour les mines et l'électricité. Nous n'allions pas d'ailleurs aussi loin dans le domaine des hydrocarbures», a-t-il ajouté. Pour Chakib Khelil, l'enjeu de cet avant-projet est «l'attractivité de la destination Algérie pour les investisseurs étrangers». Pour étayer ses propos, le ministre a souligné que l'attractivité ne se résume pas seulement à des conditions fiscales avantageuses mais elle dépend également d'autres facteurs qui, selon lui, ne sont pas de moindre importance et qui sont «le cadre institutionnel et la transparence».