«Je ne me laisserai pas faire!» «C'est la mafia locale du foncier que tout le monde connaît que le PT dérange», lance-t-elle. A Annaba, dans une salle archicomble, la secrétaire générale du PT a prononcé, comme à l'accoutumée, un discours politico-économique. La patronne du PT a amorcé son intervention avec un vibrant hommage à Hocine Ait Ahmed, rappelant son glorieux parcours depuis la naissance du Mouvement nationaliste, jusqu'à son exil, en passant par sa lutte inlassablement, pour la consécration d'une Algérie prospère et démocratique. Face à une forte assistance, elle a tenu à présenter les membres de sa famille, ses frères notamment. Une façon de dire à ceux qui l'accusent d'avoir établi une monarchie dans l'immobilier, l'industrie et autres secteurs, que sa famille est claire comme l'eau de roche. D'emblée, avec un large sourire, elle demande au «propriétaire du complexe Sabri et Erryme», qu'il devrait transférer la propriété du complexe à son nom, du moment que la chaîne de Ennahar TV a déclaré que la propriété de ces deux structures hôtelières lui appartiennent «Ils ont dit qu'ils m'appartiennent, alors je demande qu'ils me reviennent de droit, tout comme les 12 hectares que le wali d'El Tarf a donné à mon frère, je veux qu'ils lui soient donnés réellement», a dit la patronne du Parti des travailleurs. Avec beaucoup de détermination, elle se dit très déterminée à ce qu'une enquête soit engagée pour pouvoir situer les responsabilités: «J'appelle le procureur général d'Annaba et la brigade financière et économique à ouvrir une enquête approfondie sur mes biens personnels et les biens personnels de ma famille», a-t-elle crié. Très zen, demandant l'ouverture d'une enquête, la femme exige: «A condition qu'une enquête soit ouverte pour déterminer la provenance de la fortune» de celui qu'elle ne préfère pas nommer. «Oui, je suis décidée à aller au bout à condition que les services de sécurité enquêtent sur la provenance de tous les biens et toute la fortune du député fabriqué», a-t-elle lancé en direction des services de sécurité présents en force au cinéma Pax d'Annaba. Louisa Hanoune est allée jusqu'à demander à l'ex-wali d'Annaba, Mohamed El Ghazi et Sid-Ahmed Ferroukhi, ainsi que le wali d'El Tarf, à apporter leurs témoignages sur les avantages qu'ils m'ont attribués. «J'insiste à ce que les ministres du Travail et de l'Agriculture, (respectivement) Mohamed El Ghazi et Sid-Ahmed Ferroukhi apportent leurs témoignages s'ils ont attribué des biens à moi et à mes frères», a dit Hanoune. Une situation qui en toute évidence a donné plus de force et de certitude au parti et sa patronne. Nous sommes un parti qui dérange, nous sommes solidaires et nous savons ce qui se manigance surtout», a-t-elle précisé. De là, elle se lance dans une dénonciation, notamment contre le député, Tliba Baha Eddine, le qualifiant de «monstruosité». «C'est la mafia locale du foncier que tout le monde connaît que le PT dérange. Et user de moyens de communication comme la chaîne Ennahar, renseigne sur le niveau de ces politiciens fabriqués», lance-t-elle et d'ajouter: «C'est avec de l'argent sale qu'ils ont porté atteinte à ma vie privée et à celle de ma famille. Je ne vais pas me taire», devait promettre Louisa Hanoune. «Soit l'oligarchie, soit la majorité du peuple qui, certainement, aura le dernier mot. Votre fin est imminente», a menacé la SG du PT. Elle annonce dans ce sens, le dépôt de trois plaintes, elle, ses frères et le député Kouadria Smain. «Ils seront poursuivis pour, diffamation, faux et usage de faux. Une action à laquelle s'est joint à nous le gérant du projet de la coopérative immobilière à laquelle, mon beau-frère est présumé associé», a précisé Mme Hanoune. Sous un ton d'avertissement, Hanoune, a demandé à ce que ces accusations «soient confirmées, faute de quoi, les accusés sont passibles de prison». Cette mafia et l'oligarchie devront payer pour tout «La pérennité de la République est en danger. L'Etat est visé à la manière somalienne, de par la gangrène de la corruption, le pourrissement à tous les niveaux...», a mis en garde Louisa Hanoune. «Nous sommes face à une mafionisation de l'Etat algérien. Des bandes de mafieux se sont appropriées le pouvoir de décision dans les hautes sphères du pouvoir», a crié la SG du Parti des travailleurs. Abordant le rejet par son parti de la loi de finances 2016, Louisa Hanoune a expliqué les enjeux de cette loi de finances confectionnée par l'oligarchie, «qui est plus pire que le terrorisme de Daesh», tout en expliquant le danger interne, risquant de faire exploser le pays. Cette même oligarchie à l'origine de l'engloutissement du foncier, le pillage et le siphonnage des biens dans la wilaya d'Annaba. Pas prête à lâcher prise, Louisa Hanoune promet de grandes représailles: «Je ne vais pas me laisser faire. Ils se sont attaqués à un nid de guêpes et ils ne s'en sortiront pas», dit-elle.