Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (P.T) a profité de son passage à Annaba pour mieux préciser les contours de sa vision politique, économique et social du pays. Elle réagissait vingt-quatre à peine après ses déclarations de ce dernier mercredi lors du point de presse «urgent» qu'elle avait animé au siège de son parti à Alger. Elle le faisait également pour mettre les points sur les «i» à ses détracteurs. Elle a parlé du «ministre que vous connaissez tous» et cité nommément le député Baha Eddine Tliba qualifié de «la voix de ses maîtres» comme étant tous deux à l'origine de ce qu'elle a estimé être de graves accusations diffamatoires. Bien qu'il s'agisse d'une conférence de presse qu'elle devait animée en présence des seuls représentants de la presse, Louisa Hanoune s'est exprimée devant une assistance nombreuse dans la petite salle du cinéma Echabab de Annaba. Elle a préalablement tenu à préciser que la démarche lui a été imposée, par les «forces du mal et de la mafia». Celles-ci sont, selon elle, derrière la cabale médiatique et les accusations mensongères et diffamatoires dont elle fait l'objet sur des biens mal acquis dont elle, des membres de sa famille et le député P.T, Smaïl Kouadria, bénéficient. «J'ai tous les documents attestant de la propriété des biens dont nous disposons ma famille et moi», dira-t-elle avant d'affirmer que le ministre comme le député obéissent à des ordres. «Tout autant que la chaîne de télévision Ennahar transformée en un instrument au service de la mafia qui gouverne le pays.» Apparemment sous tension, la SG du P.T a abordé la crise de confiance qui secoue ces trois dernières années les institutions de la République. Dans sa diatribe à l'encontre du député FLN de Annaba, la patronne du PT a repris ses accusations quant aux détournements de différents biens mobiliers et immobiliers du patrimoine public. «Ils auront à répondre tous deux de leurs accusations diffamatoires devant la justice que nous avons saisie. Mieux, j'appelle cette même justice à s'autosaisir pour lancer une enquête sur les abus de biens sociaux dont sont auteurs nos accusateurs. Nous verrons qui trompe le peuple et qui est venu à la politique pour s'enrichir», a lancé la SG du P.T qui n'a pas parlé de l'immunité parlementaire dont bénéficie le député. Dans ses propos, Hanoune a confirmé la mainmise des animateurs de la mafia nationale sur le foncier et la promotion immobilière. Selon elle, le système et ses affidés sont financés par la machine des commissions, des cagnottes et des prébendes. Louisa Hanoune a mis au défi ses détracteurs de présenter une quelconque preuve attestant de la véracité de leurs accusations. C'est sur le même ton accusatoire d'atteinte à l'intégrité morale des cadres de son parti qu'elle a répondu aux journalistes. Elle ne déviera pas de ce sujet même si quelques représentants de la presse l'ont interpellée sur des questions politiques notamment celle portant sur la prochaine recomposition de l'Assemblée populaire nationale, sur la grave crise économique à laquelle est confronté notre pays, de la gestion occulte des finances de l'Etat, des solutions à apporter pour mettre un terme aux trafics tous azimuts qui sévissent dans le secteur de l'import/import. «Notre parti n'a pas à s'occuper des malfaiteurs et autres animateurs de la mafia qui sont à la source de tous les problèmes socioéconomiques. Il appartient aux services compétents de le faire», devait dire la patronne du Parti des travailleurs. Elle répondait ainsi aux questions des représentants de la presse sur la corruption et des trafics généralisés qui caractérisent l'ensemble des structures de l'Etat. Pas de réponse également en ce qui concerne l'aptitude de l'actuel gouvernement à faire face aux problèmes multiformes auxquels est confronté le pays.