2015 aura été l'année où le nombre de touristes étrangers entrés en Algérie pour les loisirs a sensiblement diminué (-9%) alors que les départs des Algériens à l'étranger ont augmenté de 32,95%. Une année de plus dans l'âge du tourisme algérien. Une année d'opportunitésà saisir. Une année de plus pour rechercher et mettre en oeuvre le projet touristique national. Servir le citoyen en loisirs, vacances et bien-être, servir l'économie nationale par une redistribution des richesses, une création d'emplois, servir la culture par l'échange entre sociétés et populations que seul le tourisme peut offrir. Les potentialités naturelles, les sites touristiques, l'histoire millénaire, fidèles au rendez-vous ont offert à nouveau, leur magnificence et dévoilé encore leurs richesses. La densification du parc hôtelier s'est poursuivie au rythme de l'agrément des projets, à travers toutes les régions du pays, par le fait des opérateurs publics et privés. La présence nombreuse dans les rencontres internationales dédiées au tourisme s'est multipliée à la cadence imposée par le calendrier international. Tour à tour, Paris, Madrid, Berlin, Varsovie et d'autres grandes villes européennes ont été les caisses de résonance de l'image touristique algérienne. En Algérie, le même travail sur l'image touristique, quoique laborieux est exposé au profit des Algériens à travers quelques manifestations telles que le Salon international du tourisme et des voyages, le Salon international de l'hôtellerie, du voyage et des transports d'Oran ou alors le Salon international de l'artisanat traditionnel. Les chaînes El Djazair et El Aurassi ont poursuivi et poursuivent, avec succès, leur implantation dans le Grand Sud par la rénovation et la modernisation d'établissements qu'on croyait irrémédiablement tombés dans la décrépitude. De nouvelles enseignes hôtelières internationales d'envergure jettent leur dévolu sur des villes algériennes, telles qu'Alger, Constantine, Skikda et accordent, juste par leur présence un capital confiance certain et incontestable à la destination touristique algérienne. Mais cette année de plus dans l'âge du tourisme algérien n'a pas été que cela. Elle aura été aussi celle où le nombre de touristes étrangers entrés en Algérie pour les loisirs a sensiblement diminué (-9%) alors que les départs à l'étranger des Algériens ont augmenté de 32,95%. Est-ce le manque de clarté et de visibilité dans l'image de l'Algérie touristique, la médiocrité des produits et des services proposés, l'accessibilité, les prix, la difficile obtention des visas d'entrée qui en sont les causes? Ou est-ce le manque d'assurance dans les garanties sécuritaires? Difficile à dire en l'absence de débats francs, réguliers, constructifs sur la question, la langue de bois et l'autosatisfaction étant devenues presque toujours une règle. En l'absence de lisibilité dans la destination et, de l'aveu même de certains investisseurs étrangers potentiels, l'investissement international d'envergure dans les différents pans du secteur tardent à prendre de l'ampleur. L'absence de concurrence engendrée par le manque d'investissements de qualité engendre à son tour des prestations médiocres régulièrement décriées par tous, Algériens et étrangers. L'obsolescence de l'appareil de formation dans sa densification, ses programmes pédagogiques et dans sa capacité à répondre aux besoins des métiers ajoute à cet imbroglio dont on n'arrive pas à s'en sortir et à cette stérilité des initiatives des uns et des autres pour mettre à niveau la qualité des prestations. Le réseau de commercialisation de la destination constitué des agences de voyages reste empêtré dans des considérations organiques et de représentativité, de modalités de financement de ses opérations... La pauvreté de l'offre nationale et la frigidité de la demande internationale le résolvent à l'outgoing, seul et ultime recours de la demande nationale. Le tourisme domestique reste l'otage de la déficience de la mobilité, du manque d'initiatives audacieuses des voyagistes et du désintérêt des hôteliers du balnéaire et du saharien pour des formules de séjours captivantes. Une année de plus pour le tourisme algérien et beaucoup d'enseignements à tirer. Des choses sont faites, mais beaucoup reste à faire pour que le tourisme devienne un acteur dynamique au service du développement économique.