130 camions distributeurs immobilisés par un mouvement de protestation. La LF/2016 n'a pas tardé à déclencher indirectement des mécontents de tous bords. Ainsi, tout comme d'autres corporations citoyennes signalées ici et là, les distributeurs privés de lait, une corporation conventionnée avec le Complexe laitier d'Alger (Colaital) de Birkhadem, observent depuis hier matin un arrêt de travail. Ce mouvement peut conduire à une «grève illimitée» si nos revendications ne sont pas satisfaites, a affirmé hier matin à L'Expression un mentor de l'Association des distributeurs privés de lait créée en 2001, en l'occurrence Rachid Boularès. Cette association revendique, entre autres griefs, l'exonération d'impôts sur les «75 centimes de la honte perçus par litre de lait transporté». Parmi les autres doléances soutenant cette demande, figurent les «lourdes charges supportées» dont «le salaire des employés qui se composent de deux manutentionnaires et de deux convoyeurs par camion». Ces distributeurs, dont certains cumulent 35 ans de travail avec Colaital, citent l'augmentation des prix des pièces de rechange liées à l'usure du véhicule et au manque de moyens, soit beaucoup plus d'un demi-milliard de centimes, pour remplacer des véhicules dont un grand nombre date tout de même de plus de 15 ans. Il faut savoir que «plus de 50% des distributeurs ont «vendu leurs camions, faute de rentabilité et de lourdes charges d'entretien» affirme l'un d'entre eux. De multiples correspondances ont été adressées aux différentes instances...Le ministère du Commerce, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), ainsi que le président-directeur général (P-DG) du groupe «Giplait» en la personne de Mouloud Harim. Il a été demandé à ces destinataires de procéder d'urgence à une révision de cette marge bénéficiaire ridicule (75 cts) alors que «le centime n'est plus monnayable en Algérie!» s'indigne-t-on. En pères de famille consciencieux, les protestataires demandent «humblement» au citoyen de comprendre cette action au vu de l'augmentation des prix de tous les produits sur les marchés qui a conduit à une baisse du pouvoir d'achat de plus en plus pénalisante. Un travailleur s'insurge et clame que «c'est une véritable agression contre nous» ajoutant que «nous sommes en train de «subventionner» l'Etat. Il citera les employés de Boudouaou (Alger) qui ont contacté le président de l'Ugcaa, Salah Souilah, afin qu'il réagisse «positivement» à ce mouvement de protestation qui «risque d'aller plus loin». Il dira que ce dernier a demandé de «geler» la grève une semaine ou 10 jours afin qu'un représentant du commerce se présente au siège de l'Ugcaa et entame des négociations avec les intéressés. Souilah a demandé aux protestataires de «présenter un procès-verbal mentionnant les revendications des transporteurs-distributeurs et les points litigieux existants, afin d'éviter une perturbation dans la distribution du lait dont le citoyen sera la principale victime». Si ces points ne sont pas satisfaits, a avancé Salah Souilah, «une grève illimitée, sera alors déclenchée, sous l'égide de l'Ugcaa qui aidera les grévistes dans leur lutte», a affirmé à L'Expression ce travailleur en colère.