Depuis l'attaque du site gazier de Tiguentourine, la sécurité dans la région d'Illizi, et dans tout le sud du pays, est un fait établi Cette opération vient rappeler l'étendue de la menace que font courir les terroristes sur les frontières Sud-Est de l'Algérie. Les forces de l'Armée nationale populaire ont arrêté, hier, un groupe de sept terroristes de nationalité libyenne. L'opération qui a permis la récupération de quatre Kalachnikov, quatre fusils à pompe et un autre de précision, s'est déroulée dans la région de Hassi-Kiout, dans la wilaya d'Illizi. Outre l'armement détenu par les terroristes, les éléments de l'ANP ont saisi trois véhicules tout-terrain. Le ministère de la Défense nationale qui a rendu publique cette opération, a indiqué dans un communiqué que «les investigations se poursuivent concernant cette affaire traitée dans le cadre des efforts de lutte contre le terrorisme, la contrebande, le crime organisé et l'immigration clandestine». Cette opération vient rappeler l'étendue de la menace que font courir les terroristes sur les frontières Sud-Est de l'Algérie et souligne l'efficacité des forces armées algériennes dans la lutte contre toute infiltration dans le territoire national. Le succès de cette opération, notamment à travers l'arrestation des terroristes qui révèleront sans doute d'importantes informations à l'ANP sur les projets terroristes dans la région et il y a de fortes chances que les services de renseignements algériens apprennent d'intéressantes choses sur la progression du fléau en Libye et notamment le positionnement de Daesh dans la région. Il faut dire que la proximité des installations gazières du lieu de l'opération antiterroriste amène à penser que la présence de ces sept terroristes libyens à Hassi-Kiout ne relève pas du hasard. Il y a lieu, cependant, de constater l'absence d'Algériens dans le groupe. Un indice qui peut, bien entendu, avoir beaucoup de significations. En tout cas, l'enquête ouverte par les services de l'ANP apportera certainement beaucoup de réponses. On retiendra, pour l'heure, le caractère très sérieux de la menace que l'aspect opérationnel, même s'il est parfaitement maîtrisé, au regard des multiples destructions de caches terroristes et saisies d'armes dans tout le sud du pays, ne peut à lui seul venir à bout du terrorisme, actuellement en progression au Nord et au Sud de la Libye. Il faut dire que depuis l'attaque du site gazier de Tinguentourine, la sécurité dans la région d'Illizi, et dans tout le Sud du pays, est un fait établi. Il reste néanmoins que le succès opérationnel de l'ANP ne peut constituer la solution définitive à la menace terroriste. Un aspect qui a d'ailleurs été soulevé, hier à Alger, dans un colloque animé par des spécialistes de la stratégie sécuritaire. Il en est à ce propos, ressorti qu'un conflit régional a besoin d'instruments politique et diplomatique. En cela, l'approche de l'Algérie est mondialement reconnue. Son application au cas malien a parfaitement réussi, d'où une sécurité relative règne dans ce pays et au-delà de ses frontières. Mais dans la sous-région, le conflit libyen demeure très dangereux pour la stabilité de la région et les actions préventives des armées algérienne, égyptienne et tunisienne, à l'image de l'opération de Hassi-Kiout, traitent les symptômes et pas le mal. Le colloque qui valorise l'approche algérienne, note que «l'option militaire n'est pas la solution aux problèmes que connaît la région, en particulier au Mali et en Libye», mais constate également l'ampleur de la menace et l'urgence d'une solution négociée en Libye pour éviter à la région une somalisation désastreuse pour l'Afrique du Nord et l'Europe.