«Le pays s'achemine vers une situation socioéconomique très grave en 2016, où le plus grand perdant sera le peuple algérien.» Le président du MSP a tenté hier de sauver l'image de cohésion et de gérer au mieux la crise interne qui secoue le parti. En présence de ses détracteurs, notamment Bouguerra Soltani, ancien président du parti du défunt Cheikh Nahnah et Abderrahmane Saïdi, ex-président du madjles echoura, Abderazzak Makri s'est contenté de prononcer une brève allocution à l'issue des travaux de la 6ème session de son conseil consultatif, haute instance du parti. Prévue à 11h, son intervention a dû être retardée jusqu'à 13h30. Coup de théâtre: le vice-président du parti et ex-ministre du Commerce, Hachemi Djaâboub, qui a voulu dévorer avec la direction du parti pour «des raisons personnelles», a vu sa démission, déposée, il y a deux à trois jours, reportée par les membres du madjlis echoura jusqu'à la prochaine session. En tentant de minimiser sa portée, le président du parti, dira que «le conseil consultatif a débattu de cette question organique parmi d'autres, introduites dans l'ordre du jour». Il a remercié les membres du madjles echoura qui ont maintenu leur frère Hachemi Djaâboub. «Il est des plus généreux et honnêtes hommes avec qui j'ai travaillés», a-t-il soutenu. «La décision du conseil consultatif par rapport à la demande de dispense du frère Djaâboub est allée dans le même sens que ma suggestion à savoir le maintenir à son poste», a-t-il expliqué. «L'opinion publique doit s'habituer à ces images positives renvoyées par le MSP car hélas, en raison de multiples crises internes émaillant la classe politique depuis des années, elle(l'opinion publique) a souvent une idée partielle.» En même temps, souligne-t-il «le MSP n'est pas une caserne, car elle reste une formation qui a ses instances, ouverte sur toutes les idées et à l'écoute de toutes les opinions». Makri a reconnu que le MSP a connu des fissures après le décès du fondateur du parti, Mahfoud Nahnah. Pour lui, «cela est normal car aucun parti, aucune organisation, voire aucun pays ne pourra prétendre échapper ou résister aux scissions comme répercussions directes de la disparition du Zaïm». Makri a salué les membres de son conseil consultatif pour «la confiance renouvelée à son bureau politique». Le madjlis echoura a adopté à l'unanimité le rapport sur le bilan de l'exercice 2015 et le plan d'action 2016. «Le rejet du projet portant révision de la Constitution par le conseil consultatif, s'aligne sur la position de l'opposition qui vise à garantir la pérennité de l'Etat», d'après Makri. Toutefois, appuie-t-il, «le MSP s'en est sorti grandi de tous ces embarras politiques». «Le pays s'achemine vers une situation socioéconomique très grave en 2016, où le plus grand perdant sera le peuple algérien», prévoit-il. Le président du MSP a rappelé en outre, «la démission de l'actuel président du conseil consultatif, Aboubaker Guedouda de l' APN. Une démission passée inaperçue». «Le mouvement, partie prenante du courant nationaliste, reste fidèle à ses symboles et à leur tête le défunt Mahfoud Nahnah et ceux qui ont été assassinés pour leurs opinions et leur patriotisme», dira-t-il. Le MSP qui rendu hommage à feu Ait Ahmed comme symbole incontesté du peuple algérien, se dit réjoui de la constitutionalisation de tamazight sans considérer l'arrière-pensée politique et les calculs politiciens, ayant motivé cette promotion. «Le MSP qui soutient la diversité linguistique, partage la joie suscitée par cette officialisation chez les authentiques Kabyles, Chaouis, Mozabites et d'autres», a-t-il fait savoir. En affichant son animosité à l'égard de la langue française, il indique: «Le temps est venu pour mettre un terme à l'exploitation de nos spécificités et diversités pour favoriser l'émergence d' une autre culture et d' une autre langue au préjudice de l' arabe et de tamazight, deux langues soeurs depuis la nuit des temps...». «De par son poids sur la scène politique et son histoire, le MSP se doit d'assumer ses responsabilités en ce pays», a-t-il ajouté.