Il y a lieu toutefois de s'interroger si ce parti va s'en contenter ou alors ira-t-il jusqu'à la riposte? Dans une instruction interne, le Front des forces socialistes a demandé à ses élus, présidents d'APC et présidents d'APW de «ne pas s'impliquer dans les commissions de daïra et de wilaya chargées de l'attribution des logements sociaux et de l'étude des recours». Ces nouvelles mesures, rejetées par le parti d'Aït Ahmed, portent essentiellement sur les commissions d'attribution de logements sociaux qui seront désormais, présidées par les chefs de daïra et les walis, conformément au décret 04/334 du 24 octobre 2004, modifiant les dispositions du décret 98/42 du 1er février 1998, définissant les conditions et les modalités d'accès aux logements publics à caractère locatif. Ce décret, qui a porté essentiellement sur la composante des commissions, est mal vu par le FFS qui le juge comme «une dépossession de la volonté populaire, dont jouissaient jusque-là les élus», d'où cette instruction adressée aux élus qui illustre parfaitement le refus de ce parti de cautionner une «dérive supplémentaire», pour reprendre le président d'APW, M.Hamid Ferhat qui soutient que «notre gouvernement agit en totale contradiction avec les huit engagements du plan des Nations unies pour le développement que l'Algérie a ratifié», allusion claire à la tendance mondiale vers la décentralisation. En effet, les présidents d'APC et les présidents d'APW qui présidaient les feues commissions communales d'attribution de logements sociaux, se retrouvent dans le rôle de membres au même titre que le représentant de la Dlep, de l'Opgi et de la DAS. Une responsabilité qui n'est en somme, pas à la hauteur des prérogatives que possédaient les maires dans les feues commissions communales, juge-t-on, au sein du FFS où l'on ne manque pas d'arguments pour vilipender toutes les mesures du gouvernement soupçonnées d'arrière-pensées, de mainmise sur toutes les structures en lien direct avec la population. «On décentralise la misère pour centraliser les richesses» ose volontiers le président d'APW de Béjaïa. Tout comme face à l'installation des agences foncières de wilaya, le plus vieux parti d'opposition se montre donc intransigeant. Même si cette mesure de réserve du FFS n'influera pas négativement sur les travaux de ces nouvelles commissions, il y a lieu toutefois de s'interroger si ce parti va s'en contenter ou alors ira-t-il jusqu'à la riposte? D'ores et déjà, on apprend qu'une conférence de presse se tiendra prochainement à Béjaïa sur ces sujets d'actualités qui préoccupent à ne pas en douter le parti d'Aït Ahmed.