L'opposition rejette en bloc et la loi de finances 2016 et le contenu du projet de révision de la Constitution. L'opposition est à la recherche d'un deuxième souffle. Si l'opposition suggère la négociation d'une transition démocratique comme une voie de sortie de crise, en revanche le pouvoir repousse catégoriquement cette proposition. Un tel changement ne peut, toutefois se concrétiser sans capter l'intérêt de larges pans de la société et la participation massive de la population. Laquelle mobilisation dépend entièrement de la crédibilité des acteurs composant l'alliance stratégique. Le deuxième congrès s'impose car «le contexte prévalant lors de la fameuse rencontre du 10 juin 2014, émaillé notamment par le 4e mandat, diffère de la situation actuelle marquée surtout par les conséquences du 4e mandat», indique-t-on. «Outre la préparation du deuxième congrès, particulièrement concernant la date, le lieu et les modalités de sa concrétisation, les participants examineront les documents déjà amendés à l'image de la charte d'engagement et la déclaration politiques», a fait savoir le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali. A titre de rappel, la commission chargée d'élaborer la charte d'engagement qui définit les obligations des membres de l'Isco a d'ores et déjà finalisé son travail. L'avant-projet de déclaration politique a été aussi élaboré par Abdelaziz Rahabi, membre de la Cltd et Ahmed Adimi, porte-parole de Talaiou El-Houriyet. Cette réunion sera consacrée à l'évaluation du travail de cette alliance qui a donné lieu depuis juin 2014 à une certaine dynamique favorisée par une avancée jamais réussie auparavant: «Des partis islamistes, laïques, nationalistes, se parlent enfin, se concertent, se réunissent ensemble pour imposer le respect des règles de jeu démocratiques aux fins d'instaurer une deuxième République», indique-t-on. La loi de finances 2016, le projet de la Constitution, seront également abordés en cette occasion. «L'installation d'une instance permanente et indépendante de la gestion des élections, l'élaboration d'une Loi fondamentale consensuelle, la mise en place d'une réelle transition démocratique pacifique, sont les principaux éléments qui font l'unanimité au sein de l'opposition. Par ailleurs, des formations agréées et non agréées comme le parti du courant démocratique libre, le parti Ansar El Djazaïr, le Mouvement El-Bina, d'Ahmed Dane, l'UDS de Karim Tabbou, le Front national pour l'authenticité et le renouveau (Fnar) de Sadek Temmache et du Parti de l'Algérie pour la justice et la construction de Abderrahmane Henanou et d'autres seront de la partie. Les comités anti-gaz de schiste et autres associations de la société civile, seront invités à prendre part au prochain congrès. Entre le pouvoir et l'opposition, le fossé ne cesse de s'élargir, selon de nombreux observateurs. L'opposition rejette en bloc et la loi de finances 2016 et le contenu du projet de révision de la Constitution. Pour l'opposition, ce projet sert les intérêts de l'entourage du président. Accusée de vouloir surfer sur la vague des perturbations socio-économiques qui s'annoncent en 2016 et à l'horizon 2017, l'opposition se voit confortée dans ses positions par le groupe des 19-4 et le FFS qui a corsé son discours à l'égard du pouvoir en place. Les membres de l'Isco définiront leur position commune sur le projet de révision de la Constitution. La rencontre d'aujourd'hui intervient dans une conjoncture particulière pour l'opposition qui veut renforcer ses rangs et rapprocher ses points de vue au moment où les deux appareils du pouvoir divergent sur plusieurs questions. L'opposition veut établir un rapport de force nécessaire à même d'imposer au pouvoir de négocier une sortie de crise. Pour l'Isco, la crise politique et économique que traverse le pays mènera vers une impasse. «La situation est grave que ce soit sur le plan politique, économique ou social. Tous les clignotants sont au rouge et les ingrédients d'une explosion sont réunis», constate-t-on encore. Il s'agit d'une réunion pour réactiver le rôle de l'opposition et sa participation au débat politique. L'opposition devra réitérer sa détermination à poursuivre l'action politique commune dans le cadre de la «plateforme de Mazafran», portant le diagnostic et des solutions proposées pour sortir du statu quo politique et la crise économique aggravée par l'effondrement du prix du baril qui a atteint son plus bas record.