Le bilan de la première année d'Ali Haddad à la tête du FCE, approuvé à l'unanimité Ali Haddad, qui mène une double guerre contre les «tenants de l'ordre ancien» et le «sous-développement», vient de gagner sa première bataille et gagner une bataille donne toujours envie de gagner la guerre. A l'issue d'une assemblée générale du Forum des chefs d'entreprise tenue hier à l'hotel El Aurassi à Alger, Ali Haddad a animé une conférence de presse, en présence de Redha Hamiani, Mohamed Baïri, Brahim Benabdesslam et bien d'autres pontes du FCE, pour présenter son bilan. Le moment était festif et il y avait de quoi... Fort d'une présence importante de chefs d'entreprise, le patron du FCE s'est d'emblée félicité du nombre de plus en plus croissant des entrepreneurs qui s'intéressent au FCE. «Alors que nous étions à peine 300 il y a une année, nous avons aujourd'hui presque 1000 adhérents et plus de 1500 entreprises. Nous sommes des bâtisseurs», a-t-il déclaré, dans ce sens avant de céder la parole à Tewfik Lerari, président de JIL'FCE, pour présenter les résultats d'un sondage de notoriété qui a été effectué dans l'objectif d'évaluer l'impact de la démarche du Forum sur l'opinion publique et qui est, naturelement, réconfortant. Selon lui, «alors que la notoriété du FCE était de seulement 4.9% en décembre 2014, elle est passée à 14.5% en juin 2015 et a atteint 37% en décembre 2015». Ces chiffres sont en effet, soutient M. Lerari, évocateurs de la pertinence de la démarche du FCE et de son impact positif sur le terrain et ce, malgré les hostilités suscitées dans les camps conservateurs et les milieux de gauche. Mais pas seulement. Car, selon Tewfik Lerari, l'un des plus grands exploits du Forum des chefs d'entreprise est d'avoir réussi à recentrer le débat sur les questions économiques et d'en faire l'enjeu principal de toutes les politiques que le gouvernement est amené à mettre en places. Cette vision, qui traduit fort bien les orientations pragmatiques du patronat algérien, Ali Haddad la soutient mordicus. «Il n'y a que l'entreprise qui peut aider le pays à sortir de la crise et c'est sur l'entreprise que l'on doit concentrer tous nos efforts», a-t-il fait savoir tout en énumérant les réalisations du FCE. «La concession du foncier industriel par les walis, la baisse de l'IBS et de la TAP, la dépénalisation de l'acte de gestion sont autant de réalisations qui sont de nature à encourager l'entreprise. Mais d'autres vont venir,» a-t-il assuré. Le bilan de la première année d'Ali Haddad à la tête du FCE, approuvé à l'unanimité, est pour ainsi dire positif. Mais les résistances au changement préconisé par le FCE sont aussi nombreuses, d'où la nécessaire mobilisation. «Depuis mon élection à la tête du FCE, je fais l'objet d'une campagne continue de diabolisatuion. On veut donner de moi l'image d'un prédateur et me présenter comme bouc émissaire. On me cible tantôt en ma qualité de P-DG de l'Etrhb, tantôt comme président du FCE. Nous ne pouvons pas empêcher ceux qui nous critiquent de parler, mais ils ne peuvent, eux non plus, nous empêcher de travailler», a-t-il dit, déterminé. Toutefois, il s'inscrit sans conteste dans l'offensive et assure ne point lésiner sur les moyens pour faire aboutir le projet pour lequel il milite. Nous ne nous arrêterons jamais, quitte à ce qu'on paie cela de notre vie», a-t-il tonné avant de préciser, pédagogie oblige, que son groupe «n'a jamais eu de cadeaux de la part de qui que ce soit» que «pour l'année 2015 seulement,», il a payé «plus de 20 milliards de dinars de charges et d'impôts pour l'Etat algérien». «Beaucoup de gens disent que l'Etat nous favorise. Ce n'est pas vrai. Des centaines de milliers d'entreprises nationales et étrangères, ont participé à la mise en oeuvre des projets d'infrastructures du pays. Et l'Etrhb fait partie de ces entreprises. Par exemple, dans le cadre de l'autoroute Est-Ouest, sur 1216 km, l'Etrhb n'a fait que 32 km» a-t-il expliqué par ailleurs en appelant à ce que les campagnes calomnieuses qui le visent cessent. Dans le même sillage, évoquant «la fausse information» qui a circulé et selon laquelle il aurait «eu» un crédit de 180 milliards de dinars de la BNA, il a démenti catégoriquement cette information mais non sans indiquer que «l'une des principales missions des banques est de financer l'investissement». «Il n'y a pas plus normal que de demander un crédit à une banque. L'Etrhb travaille avec beaucoup de banques publiques et privées. Nous avons demandé un crédit de 5 milliards de dinars à la BNA. Mais en aucun cas, il n'a été question d'un prêt de 180 milliards de dinars,» a-t-il affirmé. Analysant l'idée de solliciter des fonds étrangers pour financer des projets en Algérie, Ali Haddad trouve «prématuré» d'en parler. Néanmoins, il a tenu à affirmer que «les Allemands sont prêts à mettre 10 milliards de dollars et les Saoudiens 100 milliards de dollars».