Les banques et les compagnies d'assurance ont consenti d'accorder à l'Etrhb un montant de six milliards de dinars sous forme d'emprunt obligataire. Une unité de traitement de charpentes métalliques et une usine de tuyauteries d'eau et d'hydrocarbures seront construites par l'Etrhb. C'est ce qu'a annoncé jeudi dernier, Ali Haddad, P-DG du groupe lors d'une conférence de presse à Alger. Pour ces opérations, le groupe a récolté 6 milliards de dinars grâce à un emprunt obligataire auquel ont souscrit les banques et les assurances. Mostaganem accueillera l'usine des charpentes métalliques alors que Constantine sera le siège de l'usine de tuyaux. Le plan d'investissement porte sur l'acquisition d'équipements de travaux publics et maritimes qui sera totalement financée par le montant levé lors de cet emprunt obligataire. Le coût global de l'investissement est de 16 milliards DA. Ces investissements permettront de générer quelque 4000 emplois directs et 4000 emplois indirects. L'Etrhb est accompagnée dans cette opération par le Crédit populaire d'Algérie, comme chef de file, et le cabinet conseil en ingénierie Financière Strategica Finance. Outre le CPA, d'autres banques comme la Cnep, la BDL, la BNA, la BEA, la Caar et la Société Générale Algérie ont souscrit à l'emprunt. Il est remboursable en une seule fois sur une échéance de cinq ans avec un taux de coupon de 4,10% par an exonéré de l'impôt sur le revenu général (IRG) et de l'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS). S'agissant des garanties, M.Haddad a indiqué qu'elles représentent 1,5 fois la valeur du montant de l'emprunt obligataire. Quant au président de Strategica, M.Lachemi Siagh, il voit dans cette opération une nouvelle relance du marché obligataire s'élevant à trois milliards de dollars. L'Etrhb compte revenir sur le marché avec des emprunts publics. L'emprunt d'avant-hier permet une mobilisation très rapide des fonds et une accélération des procédures de leur transfert, selon M.Siagh. Le groupe Etrhb se lancera dès janvier dans les travaux de construction du stade de Tizi Ouzou, a aussi déclaré M.Ali Haddad, dans le cas où la direction de la jeunesse et des sports ne verrait pas d'inconvénient. La société est aussi engagée dans le projet de transfert hydraulique Mostaganem-Arzew-Oran, la réalisation de lignes ferroviaires reliant Sidi Bel Abbès à Mechria (140 km). D'ores et déjà, le groupe a un plan de charge de 324 milliards de dinars, soit 4,7 milliards de dollars et il compte amasser 24 milliards de dinars supplémentaires grâce à l'emprunt obligataire. Une cimenterie et une raffinerie de bitumes sont aussi dans le programme d'investissement du groupe. Selon Brahim Benabdeslam, membre du Forum des chefs d'entreprise, qui était présent lors de la conférence de presse, l'association patronale compte organiser prochainement une rencontre pour expliquer aux investisseurs les vertus de l'emprunt obligataire. Ali Haddad a déjà présenté une communication sur le sujet lors d'une réunion interne du FCE. Ali Haddad a fait part des difficultés de recourir au marché. Il a fallu deux ans d'échanges avec la commission de surveillance des opération de Bourse (Cosab) pour obtenir son autorisation à recourir à l'emprunt. Un effort de transparence doit être effectué par les sociétés pour rendre publiques des informations financières pendant les trois derniers exercices afin de rassurer les investisseurs. Selon Lachemi Siagh, le groupe Etrhb peut même se présenter sur le marché institutionnel sans présenter de garanties car les banques sont aptes à lire ses bilans et à se rendre compte que ses activités sont rentables. Le directeur général adjoint du CPA n'est pas d'accord avec l'analyse selon laquelle les banques sont réticentes à accorder des emprunts au privé. Achour Aboud considère seulement qu'il y a un manque d'information sur les multiples voies de financement. Les sociétés ont l'habitude de s'adresser aux banques pour des crédits classiques. Elles commencent à changer leur comportement mais non à un rythme soutenu.