«Je récuse ce terme de falsification de l'histoire. On n'est pas parti de rien», a affirmé, hier, Azzedine Mihoubi, président de l'Union des écrivains arabes et auteur du feuilleton «La vierge de la montagne», lors de la 3e édition du forum organisé par le journal Djazaïr News, à la salle El-Mougar en présence du réalisateur syrien, Sami El-Djinadi, et des comédiens Orsan Akla et Samer El-Messri qui a campé le rôle de l'Emir Abdelkader. Ce feuilleton algéro-syrien, qui a capté l'attention du public algérien le mois de Ramadan dernier, avait, pour rappel, suscité une polémique autour des faits relatés, jugés inacceptables car non conformes, d'après certains, à la réalité historique de l'époque, et ce, principalement à propos de la vie privée de Fathma N'soumer. Chose que le réalisateur et le scénariste ont rejeté en bloc, faisant remarquer que, malgré la rareté des documents ou sources attachés à la vie de cette grande héroïne de l'époque coloniale, l'intérêt n'était pas de rendre compte de sa vie mais de rendre un hommage en recourant à la fiction. Jugée «positive» par Azzedine Mihoubi cette polémique est, dit-il,: «bénéfique car elle dénote du succès du feuilleton qui n'est pas passé inaperçu mais a suscité des interrogations.» Et d'ajouter: « On n'est pas historien. On ne fait pas de documentaires mais on prend de l'histoire ce qui peut servir le travail dramatique avec un certain degré d'imagination.» Ce feuilleton, nous précise-t-on, a été réalisé en un temps record de 4 mois et a souffert du manque de moyens. A propos de la faible participation des comédiens algériens (au nombre de 7) cela s'explique, nous dit-on, par le manque de contacts des comédiens algériens avec le reste des comédiens arabes. Le réalisateur a insisté sur le fait que ce feuilleton consacrait une partie des hommages à chacune des grandes figures révolutionnaires qu'a connues l'Algérie durant cette période de résistance populaire.«Il y a des faits historiques incontournables qu'on ne peut occulter et qui servent de support au développement à la vie de Fathma N'soumer». Le choix du titre a été unanime même si, dit-on, «elle refusait qu'on la surnomme la Jeanne d'Arc du Djurdjura. Mais le terme de vierge, non». Le feuilleton-épopée qui sera diffusé à partir de janvier en Syrie, à Abou Dhabi, en Indonésie puis en Malaisie, connaîtra prochainement une version longue sur initiative de la Télévision algérienne qui produit et donc finance cette production. L'équipe est actuellement en repérage en Algérie pour apporter une touche supplémentaire à cette histoire qui retracera cette fois-ci la biographie de Fathma N'soumer dans sa totalité.