Les mouvements de libération ne peuvent être considérés comme des organisations terroristes. Le président de la commission de défense nationale, Nourreddine Ben Zaïm, député FLN, s'est rendu, lundi, au Centre d'études et de recherches sur le terrorisme (Caert) où il s'est entretenu avec le directeur du centre, M.Abderrahmane Boubazine, pour de plus amples explications sur l'organigramme, la conception et la réalisation du Centre. Implanté à Mohammadia dans le site de l'ex-Enmtp, le Caert est placé sous le contrôle de la commission et le commissaire chargé de la paix et de la sécurité de l'OUA, et géré à l'heure actuelle par l'Etat algérien. D'ores et déjà, sa réputation commence à voir le jour «le Caert est très sollicité par les partenaires internationaux pour financer les formations que le centre compte assurer dans le cadre de la lutte contre le terrorisme», a affirmé M.Boubazine Abderahmane. Néanmoins, le premier responsable déplore que l'UA, qui a voté en ce mois de décembre le budget préliminaire, n'a pas encore débloqué cette enveloppe financière nécessaire au bon fonctionnement du centre en question, mais reste optimiste: «Cela pourrait se faire d'ici au mois de février 2005». «Pour financer la division formation et la dotation du centre, nous comptons faire appel au partenariat international. Nous sommes déjà très sollicités et je peux vous assurer que l'apport de nos partenaires sera conséquent», a indiqué le premier responsable du Caert. Le budget de fonctionnement, pour rappel, est supporté par l'UA. L'Afrique ne disposant que de moyens obsolètes, et l'argent demeurant le nerf de la guerre, le président Bouteflika avait souhaité une aide internationale: «Il est important que ce centre bénéficie de l'appui de nos partenaires au développement. Beaucoup de gouvernements et d'organisations ont manifesté leur volonté d'établir des liens de coopération et d'échange avec le centre et d'appuyer le lancement de ses activités, notamment grâce à des apports financiers. Je ne doute pas que vos délibérations permettront de concrétiser ces offres et de mobiliser toutes les bonnes volontés africaines et extra-africaines», a-t-il lancé lors de l'inauguration du centre en question. Inauguré le 13 octobre dernier, lors de la seconde réunion intergouvernementale de haut niveau de l'Union africaine, il est devenu par la force des choses un instrument de veille et de lutte contre le terrorisme en Afrique. L'outil dont s'est doté l'UA devra permettre la mise en oeuvre de la Convention d'Alger de 1999, signée par 46 pays et ratifiée par 34, et le Plan d'action d'Alger contre ce fléau, adopté en septembre 2002. «Le terrorisme a déjà frappé sur notre continent, il peut y reconstituer ses réseaux, profitant en cela de la circulation illicite des armes provenant de zones de conflit, de l'étendue et de la perméabilité des frontières et de situations de misère et de détresse humaine, malheureusement encore trop répandues en Afrique. Le danger qu'il représente pour nous tous ne saurait donc être sous-estimé», avait souligné Abdelaziz Bouteflika. Cependant et en réponse à une question relative à la définition du terrorisme, le directeur du Caert a affirmé que cette désignation obéira à des critères bien définis en précisant que les mouvements de libération ne seront pas considérés comme étant des entités terroristes. «Pour nous comme pour beaucoup de pays africains, les mouvements de libération ne peuvent pas être considérés comme des organisations terroristes», a-t-il dit en soulignant que la Convention d'Alger définit clairement l'acte terroriste. Dans cette optique, l'UA devra se doter d'un mécanisme juridique qui tranchera toutes les propositions des pays africains et établira ensuite une liste d'entités terroristes.