«Le journaliste doit observer les règles d'éthique professionnelle» Les journalistes doivent «s'écarter des discours pessimistes et alarmistes de nature à démoraliser le citoyen». «Pourquoi de nombreux médias passent sous silence les grandes réalisations accomplies sur le terrain, dans différents domaines, alors qu'ils se font le relais d'une grève de 10 employés dans certaines entreprises.» C'est par cette image, par trop récurrente dans une partie des médias nationaux, tous supports confondus, il faut le dire, que le ministre de la Communication a posé le problème de la nécessaire objectivité, dans le traitement de l'information, dont doivent impérativement faire montre ceux-ci dans leurs activités. Et ce, lors d'une session de formation que son département ministériel a organisée, au profit des professionnels de la presse, jeudi dernier, à l'Ecole nationale supérieure de journalisme, dont le thème était, précisément: «Déontologie de la presse: défis et enjeux.» S'inscrivant dans la même démarche que celle adoptée par Abdelmalek Sellal lors de sa dernière visite de travail dans la wilaya de Laghouat durant laquelle celui-ci a «invité» les défaitistes et les pessimistes» de tout bord à aller «prêcher leur désespoir ailleurs», Hamid Grine a invité, d'une manière plus diplomatique ou, disons, moins tranchante que le Premier ministre et tout en leur rappelant que, dans son travail, «le journaliste doit observer les règles d'éthique professionnelle», les bénéficiaires de cette session de formation et, à travers eux, tous les journalistes en exercice, à «s'écarter des discours pessimistes et alarmistes de nature à démoraliser le citoyen». Une façon de procéder qui, selon lui, est en contradiction avec le droit de ce dernier «à une information fiable et objective». Pour nombre d'observateurs, la sortie médiatique, au lendemain même de celle, quasiment de même nature, de son responsable hiérarchique faite à partir de Laghouat, du ministre de la Communication sonne doublement, comme l'expression d'une contrariété certaine vis-à-vis de ce qui s'apparente à une campagne critique et soutenue contre tout ce que fait le gouvernement, menée par certains médias, et dans le même temps, comme la volonté de ce dernier à réagir dorénavant à cette campagne et, partant, à contrer ses effets pernicieux sur le moral des citoyens. C'est, à l'évidence, dans cette optique (de réagir à la campagne de démoralisation des citoyens) que s'inscrit l'annonce faite, à la même occasion, par Hamid Grine «d'une généralisation à tout le territoire national (...) des sessions de formation destinées à différentes catégories de la société civile, (celle-ci, en tant que) consommatrice d'informations», des sessions de formation, a-t-il rappelé, qui, comme celles qui se sont déjà tenues à Oran et à Constantine, et comme celle qui se tiendra le 8 février prochain à Annaba, «seront encadrées par des responsables d'organes de presse publics». L'objectif non déclaré de ces sessions de formation est de permettre à leurs bénéficiaires de faire un tri salutaire entre une information objective et une autre qui ne l'est pas. A charge pour eux de répercuter, dans les milieux où ils activent, cette distinction à même, selon les pouvoirs publics, de réduire la «nocivité» de l'information considérée comme non objective. Nul doute que c'est également à ce double objectif d'arriver à un respect plus grand «des règles d'éthique professionnelle» par les journalistes en activité et à une réduction plus grande de la nocivité de l'action de certains médias sur le moral des citoyens, qu'obéit le lancement, depuis sa nomination à la tête du ministère de la Communication, par Hamid Grine, du cycle de formations destinées aux professionnels de la presse. Un cycle qui en est, aujourd'hui, selon le ministre, «à sa vingtième session». Toujours à propos de la formation des journalistes, il n'a pas manqué de déplorer, dans l'intervention qu'il a faite à l'ouverture de la session (de formation) de jeudi dernier, «le peu d'intérêt que nombre d'organes de presse accordent à ce volet».Une attitude d'autant plus à déplorer, a-t-il expliqué, «que les mécanismes juridiques (en vigueur) leur font obligation de consacrer 2% de leurs ressources financières à la formation...»