Ce rendez-vous risque de dégénérer. Des affrontements entre les deux parties antagonistes ne sont pas à écarter, selon M. Boulahia. Le Mouvement pour la réforme nationale (MRN) est toujours en attente de l'autorisation pour la tenue de son congrès prévue pour les 29, 30 et 31 décembre à la mutuelle des matériaux de construction sise à Zéralda. «Une chose qui ne saurait tarder» selon M.Lakhder Benkhellaf, secrétaire national chargé de l'organique, qui ajoute que «l'autorisation sera délivrée au plus tard lundi». La crise qui frappe de plein fouet le parti depuis plus de deux mois, ne saurait influer sur la décision de l'administration centrale. Des assurances, dans ce sens, ont été formulées par le ministère de l'Intérieur au chef du MRN Abdallah Djaballah, selon certaines indiscrétions. «Au ministère, on considère que les questions litigieuses, inhérentes aux affaires du Mouvement doivent être réglées devant les instances internes concernées», ajoute notre source. Interrogé sur la lenteur affichée par le département de Zerhouni et le ministère de l'Intérieur pour répondre à la demande déposée, le 11 décembre, il l' explique par «l'absence de M.Yazid Zerhouni qui a pris part à la réunion des ministres de la Défense du groupe 5+5 à Paris», «mais tout sera réglé dans les prochaines heures». En attendant cette date butoir, le parti a achevé les préparatifs du congrès, avec, notamment, l'élection des congressistes qui sont au nombre de 1500, représentant les 48 wilayas. Durant les trois jours, ces derniers auront à débattre du règlement intérieur et de la vision politique du parti, avant, bien sûr, d'élire ses instances internes. Sans surprise aucune, Djaballah sera reconduit à la tête du MRN, le renouvellement concernera aussi le conseil nationale et le bureau national. De leur côté, les dissidents sont plus déterminés que jamais à faire barrage à ce qu'ils qualifient de «mascarade». Avec un ton empreint de menace, M.Mohamed Boulahia, joint hier par téléphone, met en garde: «Pour des raisons de sécurité le congrès ne doit en aucun cas avoir lieu mercredi prochain». Pour notre interlocuteur «ce rendez-vous risque de dégénérer». «Des affrontements entre les deux parties antagonistes ne sont pas à écarter, ajoute-t-il. Nous ne serons pas responsables des dérives qui peuvent se produire le 29 décembre, sachant que nous n'avons cessé d'alerter l‘administration des dangers qui peuvent découler de l'autorisation du congrès». Même s'ils ne figurent pas sur la liste des congressistes, parce que radiés du parti, les douze cadres du MRN, qui sont les instigateurs et la tête pensante «du mouvement de redressement», seront présents mercredi à Zéralda, appuyés par «des centaines de militants qui ont adhéré à notre cause», «ce qui fait de ce congrès un rendez-vous à haut risque», atteste Boulahia. Les dissidents se disent par ailleurs prêts à organiser un congrès parallèle. La question étant de savoir quelle sera la position de l'administration le cas échéant. Pour le moment, l'attitude adoptée par le ministère de l'Intérieur et la wilaya d'Alger est des plus ambiguës, dans la mesure où ils autorisent les rencontres des deux parties en conflit. Mais selon les observateurs, ce brouillard sera en partie dissipé.