Jeudi, le parti tiendra, à Alger, une réunion extraordinaire du conseil consultatif pour «définir la stratégie adoptée à la faveur des rebondissements». Nouveaux rebondissements dans la crise qui secoue le Mouvement pour la réforme nationale (MRN). En effet, nous avons appris auprès de M.Lakhder Benkhelaf, secrétaire national chargé de l'organique, que la justice tranchera mardi prochain dans l'affaire qui oppose les deux parties antagonistes au sein du mouvement. L'affaire, pour rappel, remonte au 18 novembre 2004, lorsque 12 cadres du parti, à leur tête M.Boulahia, président du conseil consultatif (démis de ses fonctions) avaient décidé de déposer plainte au niveau de la chambre administrative, contre M.Abdallah Djaballah. La requête transmise à la justice par les avocats des dissidents, s'articule autour de trois principaux points: l'interdiction de la tenue du 1er congrès, le gel des activités du chef du parti et de son bureau national, enfin, le gel de ses avoirs. Le mouvement de redressement a réussi, dans un premier temps, à bloquer la tenue du congrès, prévu pour les 29, 30 et 31 décembre 2004, suite à la décision de la wilaya d'Alger datée du 27 décembre laquelle a prononcé l'interdiction de cette rencontre «jusqu'à ce que la justice tranche dans le litige interne qui oppose Djaballah au mouvement de redressement». Les deux ailes opposées d'El Islah mènent, depuis, une véritable course contre la montre. Du côté des dissidents, on rassure que tout est fin prêt pour la tenue du congrès parallèle. Ce dernier a tenu jeudi une réunion des coordinateurs de wilaya, pendant laquelle il s'est félicité de l'organisation de plus de 30 congrès de wilayas qui ont enregistré «un débat démocratique et une présence record». Tout en dénonçant «l'autre partie», en référence à Djaballah, qu'il accuse d'avoir recouru «à la violence et la répression pour freiner la poussée du mouvement notamment à Alger et Constantine». Des propos formellement démentis par Lakhder Benkhellaf. Cela étant, cette semaine sera donc décisive pour l'avenir des deux parties adversaires à El Islah, lesquelles n'ont pas manqué d'afficher leur confiance par rapport au verdict que prononcera ce mardi la cour d'Alger. Pour les pro-Djaballah, le pari est gagné d'avance, «nous avons transmis un dossier très détaillé à la justice avec plus de 240 pièces», précise M Benkhellaf. Pour ce dernier les dissidents ont tenté de gagner du temps en demandant le report du verdict. «Une doléance rejetée par les membres du jury». Il ajoute que le verdict permettra de clore définitivement ce dossier et annoncera «la fin du mouvement de redressement sur le plan organique et politique». Deux jours après le procès, en l'occurrence jeudi, El Islah tiendra une réunion du conseil consultatif extraordinaire pour «définir la stratégie adoptée à la faveur des rebondissements» Evidemment la question du congrès sera traitée, «il n'est pas écarté qu'on annoncera la date de sa tenue», selon notre interlocuteur apparemment très sûr du verdict. Durant la même journée, Djaballah rencontrera ses députés en vue de discuter sur le renouvellement des instances de l'APN. De leur côté, les redresseurs persistent dans leur détermination et annoncent que «quelle que soit la suite que donnera la justice à cette affaire, le mouvement est résolu à suivre le chemin qu'il a tracé dans l'objectif d'assainir les rangs du parti».