Les débats tourneront autour de l'expérience politique d'El Islah depuis sa création en 1999. Le Mouvement pour La réforme nationale (MRN) organise le 10 février une conférence nationale politique à laquelle prendront part plus de 800 cadres et militants du parti. Un événement «important » pour cette formation politique frappée par une crise interne et des dissensions ayant surgi à la veille de son 1er congrès, gelé, pour rappel, jusqu'à nouvel ordre par le ministère de l'Intérieur. Contacté par nos soins, M.Lakhdar Benkhellaf, secrétaire national chargé de l'organique, affirme qu'«il n'y a aucun lien entre les problèmes qui rongent le parti et la décision d'organiser cette conférence nationale». «Pour nous, ajoute t-il, tout est rentré dans l'ordre, la crise relève du passé.» Les invités auront à débattre, durant cette rencontre, d'un thème principal ayant trait à l'expérience politique d'El Islah depuis sa création en 1999, à travers sa ligne et ses positions politiques, mais aussi ses statuts internes. Si, officiellement, l'on tente de classer cette rencontre, qui va se tenir à Zéralda à la mutuelle des matériaux de construction, dans le cadre de l'agenda politique «ordinaire» du parti, il s'avère, selon les observateurs avertis, que Djaballah compte saisir ce rendez-vous pour réaffirmer son poids au sein du parti, et «l'appui fort dont il dispose», d'où l'intérêt de rassembler plus de 800 militants venant des quatre points du pays. Une forme de revanche après «l'échec» de l'organisation de son congrès. A ce sujet, M.Benkhellaf affirme que le congrès peut être organisé à n'importe quel moment. «L'argument judiciaire soulevé par la wilaya d'Alger pour interdire la tenue des 1es assises prévues pour les 29, 30 et 31 décembre n'est plus d'actualité, avec le retrait du ministère de l'Intérieur qui a été auparavant impliqué par les contestataires». Le parti a introduit un recours administratif au département de Zerhouni pour la levée du gel du congrès, «nous attendons toujours la réponse de l'administration centrale». Le refus exprimé par la wilaya d'Alger n' a point affecté «les préparatifs du congrès». Les parties antagonistes campent, pour leur part, sur leurs positions, les divergences ont atteint leur paroxysme au point qu'aucun contact n'est envisageable de part et d'autre pour «une tentative de réconciliation». «Pour nous, la page est tournée, les contestataires ayant voulu déstabiliser le parti sont exclus», précise notre interlocuteur. «A partir de ce constat, ils ne sont plus concernés ni de près ni de loin par ses affaires.» Nous avons enregistré le même son de cloche chez les «redresseurs». Pour Boulahia, «la situation s'annonce en faveur de notre mouvement», se référant à l'interdiction du congrès. Dans ce chapitre, le président du conseil consultatif, destitué le 25 novembre dernier, précise que «nous entamons la dernière ligne droite avant le congrès du MRN».Une réunion des wilayas de l'Ouest sera tenue mardi. Interrogé sur la date prévue pour le congrès «parallèle», Boulahia affirme qu'elle «reste tributaire de la décision de la cour d'Alger», autrement dit, de la suite qui sera donnée à la plainte déposée par les redresseurs contre Djaballah et deux de ces cadres le 13 décembre dernier. Par ailleurs, le conflit au sein du parti divise sérieusement les députés et affecte le rôle de cette formation politique à la chambre basse. Se disputant la «légitimité du parti», redresseurs et pro-Djaballah crient à qui veut les entendre et, chacun de son côté, qu'il est le représentant du MRN. «Les députés redresseurs» rejettent la décision de leur exclusion, qualifiée «d'illégale». De son côté, Abdelghafour Saâdi, vice-président du parti et non moins président du groupe parlementaire, a introduit «au nom du parti» une requête auprès du président de l 'APN, M.Amar Saïdani, pour «radier les redresseurs du groupe parlementaire d'El Islah. Nous espérons que M.Saïdani tranche avant la reprise des travaux de l'APN». Dans le cas contraire, le parti qui a 43 députés, dont 10 ont rejoint le mouvement de redressement, sera confronté à un sérieux problème de représentativité.